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©Aziza Ely Photography

Dans son sillage, Daniel Dufour a croisé la souffrance et la mort dans des univers où l’émotion n’existe pas et où sa blouse de médecin lui donnait la puissance du désespoir.

Cétait sur des terres en guerre, en Afrique, Moyen-Orient, dans les années 80-90. Le médecin-chirurgien qui fut en mission pour le CICR dans ces conditions terribles a sauvé ou vu s’éteindre des vies mutilées. Mais l’homme n’est pas une machine pour pouvoir encaisser tant de douleurs, à moins de se déconnecter de ses émotions pour supporter l’inhumain, mais ensuite… comment se reconnecter  pour pouvoir continuer à vivre et être heureux.

Cette expérience de déconnection et re-connection, Daniel Dufour a dû la gérer après ces années de terrain ensanglanté.  En posant enfin ses valises, il a alors ouvert un cabinet médical en ville à Genève et fut amené à constater combien les maux de ses patients avaient un lien avec un traumatisme. Un constat qui le guida vers la compréhension de ses propres maux et symptômes. C’est un long processus de réparation qu’il mène alors, identifiant les étapes qui le sortent peu à peu de son syndrome post-traumatique. Cette tranche de vie, il la racontera bien plus tard dans un livre sorti en 2016. « J’ai failli y laisser mon âme ».  https://www.bythelake.ch/jai-failli-y-laisser-ame-dr-daniel-dufour/

Mais auparavant, mettant au service de ses patients son propre chemin de renaissance, il crée il y a 20 ans OGE.  « Mes patients me disaient : d’accord, j’ai de la colère, mais j’en fais quoi? » .  Il fallait donc proposer une méthode permettant d’aller chercher et exprimer ces émotions refoulées. Rien de psychologique mais plutôt une démarche en lien avec le blocage de l’énergie et les troubles qui s’ensuivent.

L’OGE en trois questions :

Pourquoi « OGE »?

Daniel Dufour : OGE est un anagramme de l’EGO, et l’EGO c’est une sorte de prison sans mur dans laquelle notre relation aux autres est une compétition dans le sens où l’on existe qu’à travers une comparaison de performance… donc on existe pas en fait !  Ce mécanisme nous coupe de nous-mêmes, de nos qualités, notre spontanéité, notre créativité… et se traduit physiquement pas une tension et des maux ou maladies.

L’égo nous coupe du moment présent. Il nous met dans le futur (peur, angoisse, anxiété, etc…) ou dans le  passé (regrets, remords, culpabilité…).

Quelle est la méthode que propose l’OGE ?

Daniel Dufour : La méthode OGE vous permet de vous retrouver dans le moment présent, porter votre attention sur votre corps physique et sur votre corps sensoriel, c’est d’ailleurs le but de toutes les méditations connues depuis des millénaires.

Nous n’allons pas dans des techniques qui vont vous permettre de vous échapper puisque l’idée c’est d’être là, de confronter des tensions de votre vie…. Au moment où l’on  fait ré-émerger ces tensions on est un peu tendu en général. Il ne s’agit pas d’en parler, mais de les vivre et  les exprimer :  par exemple pleurer si cela fait remonter de la tristesse, ou crier pour sortir sa colère!  Pas sur les autres ou envers les autres, mais pour soi-même… c’est le chemin à prendre pour libérer, faire re-circuler l’énergie qui est bloquée. Et du coup les défenses du corps se remettent en route. C’est très physique en fait, l’esprit est là mais la dimension physique est très forte.

Cette méthode passe par le fait d’être en groupe mais il ne s’agit pas d’une thérapie où vous aller vous raconter. Personne n’est obligé de parler de ses problèmes. Il peut arriver que l’on s’ouvre aux autres car on s’ouvre à soi-même et il y a souvent des ambiances assez géniales.

Comment est organisé ce travail sur soi?

Daniel Dufour : Il y a deux grandes approches : des séminaires OGE qui sont l’explication en une journée de ce qu’est la méthode OGE, et les stages qui sont la mise en pratique. Pendant le stage, il y a très peu de théorie.  Nous les organisons à Sainte Croix dans le Jura vaudois, en pleine nature c’est important.

Prochain séminaire :  03 novembre 2018

Prochain stage : 06-07-08-09 décembre 2018

OGE Daniel Dufout

Eric Jail, kiné-ostéo et skipper, part pour sa deuxième Route du Rhum le 4 novembre prochain. Amateur passionné,  il porte sur son mono-coque les couleurs de l’OGE comme un clin d’oeil à cette méthode qui lui a apporte beaucoup pour trouver ses ressources personnelles qui lui permettent d’affronter une traversée de l’Atlantique en solitaire.  

Eric Jail – Daniel Dufour ©Aziza Ely Photography