Virginie Hours – novembre 2020

Le festival FILMAR, créé en 1999 par les passionnés d’un ciné-club étudiant, est devenu la plus grande manifestation de Suisse dédiée au cinéma latino-américain. Chaque année, ses organisateurs ont à cœur de rendre compte des réalités historiques et sociales du continent, aussi bien à travers des documentaires que des films de fiction, mais aussi de la vivacité de son cinéma.

Exceptionnellement cette année, le festival se veut numérique et s’invite dans notre salon du 20 au 29 novembre 2020. Présentation avec éclairage de Vania Aillon, directrice du festival, que le papa chilien emmenait avec lui dans les salles obscures quand elle était petite… « Je me sens chez moi dans un cinéma » nous avoue-t-elle !

Depuis sa création, le festival FILMAR a pris sa place dans le paysage cinématographique suisse et rencontre un succès qui grandit d’année en année. La présence d’une forte communauté hispanophone sur Genève, un public jeune qui grandit et qui est fidèle à un festival qui lui ressemble, une programmation éclectique qui répond aux envies de chacun seraient les principales explications de cet engouement croissant selon Vania Aillon, la directrice du festival, qui salue également l’engagement des bénévoles.

C’est pourquoi il n’était pas question de renoncer cette année alors que le programme était prêt et les invitations lancées. A l’image du festival de Nyon « les Visions du réel », Vania Aillon et son équipe ont donc décidé de maintenir la manifestation mais sous une formule différente : permettre d’avoir accès à la sélection des films via filmingo, plateforme gérée par la fondation suisse trigon-film.

Une vingtaine de longs métrages et quatre séries de courts métrages seront présentées, venant des pays suivants : Argentine, Bolivie, Brésil, Chili, Colombie, Costa Rica, Cuba, El Salvador, Équateur, Guatemala, Mexique, Pérou, Uruguay et Venezuela. « Pas vraiment de fil directeur dans le choix des films mais la volonté de donner un autre écho aux questions d’actualité qui résonnent à la fois de la même manière et différemment dans le monde » nous explique Vania Aillon citant notamment le sujet de la place de la femme à travers le film colombien « El alma que quiere volar » de Diana Montenegro ou « Negra » de la mexicaine Medhin Tewolde Serrano.

D’ailleurs, il est difficile pour elle de nous en conseiller certains particulièrement. Du bout des lèvres, elle avancera peut-être « los Lobos » du mexicain Samuel Kishi Leopo (qui reçut le grand prix du jury international GenerationKplus lors de la Berlinale 2020), « Vivos » de l’artiste Chinois Ai Weiwei présenté au festival du film de Locarno en 2019 ou la comédie « Lina de Lima » de la chilienne María Paz González.

Deux tables rondes, qui se dérouleront en Facebook live, sont également au programme les 26 et 27 novembre sur « Le cinéma en mouvement. De la salle au smartphone: tournage, diffusion & formation » et « Transidentités en images. Quelles représentations aujourd’hui? »

Les jeunes, public d’aujourd’hui et de demain, ne sont pas oubliés : à travers la section « Filmarcito », les enfants pourront découvrir des animations spécifiques ; des élèves de plusieurs collèges genevois (Sismondi, De Saussure, Rousseau, Voltaire, École Internationale et Institut Florimont) encadrée par Damián Plandolit, monteur uruguayen, sont chargés de décerner le prix OPERA PRIMA.

Une excellente opportunité de découvrir le cinéma indépendant et les cinéastes latino-américains !

Bythelake vous recommande les projections suivantes :

  • « La odisea de los giles » (la revanche des losers) de Sebastián Borensztein, (Argentine, 2019), qui a reçu le prix du public au Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue (FCIAT) début novembre, une comédie sur la crise économique argentine en 2001
  • « El robo del siglo » (le casse du siècle) d’Ariel Winograd (grand succès de l’année 2020 en Argentine) salué au Festival International de Cinéma de Begur Costa Brava par le prix de la meilleure production latino-américaine, une comédie à suspens sur le hold-up « du siècle » qui eut lieu en 2006 dans une banque de Buenos Aires.
  • «Luis Sepúlveda, l’écrivain du bout du monde», un hommage à l’écrivain chilien, décédé en avril dernier du coronavirus, avec un documentaire accessible en ligne de Sylvie Deleule prix du meilleur documentaire au festival International du Film de Vébron en 2012. « Il est à l’honneur non pour ses liens directs avec le cinéma mais parce que son œuvre a inspiré aussi bien de nombreux spectateurs que des cinéastes du continent, par son imaginaire et par son histoire ». explique Vania Aillon.

Informations & Hotline


FILMAR en ligne, c’est…

  1. des films visibles en ligne sur la plateforme filmingo.ch
  2. un programme accessible sur le site filmar.ch 
  3. un prix de huit francs / film, « mais il existera des abonnements » a précisé Vania Aillon.

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