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©Steeve Beckouet

Cet après-midi de fin d’automne, rendez-vous avec l’artiste norvégienne Katrina Syran, nom de scène K-Syran. Une femme chaleureuse et hyper créative, une femme de son époque, menant avec brio sa vie privée et sa carrière d’artiste.  Nous avions très envie de mettre en lumière cette artiste touche à tout, actrice/interprète/parolière, dont le succès ne cesse de croître depuis 2015.

Nyon, café de Rive, 16h00, Katrina est déjà là, assise devant une tasse de thé, le portable toujours en main (indispensable outil de travail). Un joli moment en compagnie de ce rayon de soleil bouclé, au regard bleu et rieur,  qui nous répond en français teinté d’un doux accent scandinave.

Sonia Jebsen : Bonjour Katrina, nous avons enfin réussi à vous “capturer” pour cet entretien, merci beaucoup de nous consacrer ce moment de partage. Pour les lecteurs, qui pour certains ne vous connaissent pas encore, quel est votre parcours entre la Norvège de votre enfance et la Suisse où vous résidez avec votre  famille ?

K-Syran : J’ai grandi dans une famille d’artistes à Oslo, une famille joyeuse, très vivante, entourée de chats et de chiens. Une jeunesse fantastique entre un père multi-instrumentiste et une mère chanteuse/mannequin (notamment pour Balmain). J’ai passé une année à Aix-en-Provence pour apprendre le français, puis je me suis installée à Londres pour suivre les cours de théâtre. J’ai  suivi les cours à la Royal Academy of Dramatics Arts à Londres, et aussi à la Guildhall School of Music and Drama, une formation très complète incluant le chant et l’opéra. Diplôme en poche, j’ai eu la chance d’obtenir un rôle principal dans une pièce à West End. C’est durant mon séjour à Londres que j’ai rencontré mon époux, d’origine suisse et norvégienne. Notre projet était de retourner en Suisse pour deux années et de revenir ensuite à Londres, mais entre-temps notre famille s’est agrandie : nous avons quatre enfants, une fille et trois garçons!

©Lykke Stjernswärd

Sonia Jebsen : Félicitations pour cette belle famille! Par quels moyens avez-vous pu développer votre carrière d’artiste en parallèle de votre vie privée ?

K-Syran : J’ai continué à mettre en scène des pièces de théâtre, mais j’ai surtout investi dans la chanson en écrivant des textes et en me  produisant avec un groupe suisse dans la région. C’est au cours d’un concert qu’un producteur de Nashville m’a remarquée et m’a proposé de faire un album. Grâce à son soutien, l’album “Unpredictable” a pu voir le jour en 2012.

Par la suite, j’ai rencontré Paul Sutin, producteur et compositeur anglais,  qui a travaillé, entre autre, avec Phil Collins ou les Jackson Brothers. Ce dernier est tombé amoureux d’une de mes chanson très personnelle, “Staring at the wall”.

J’y parle de mon “spleen” suite à notre installation en Suisse, le contraste avec la vie si trépidante de Londres. Je me suis sentie seule et perdue dans un monde inconnu. Paul Sutin m’a présentée à de nombreux producteurs. L’un d’entre eux (qui collabore avec Kylie Minogue) m’a assisté sur la réalisation de l’album “Smoke in my veins” sorti en 2015. Très vite, on m’a proposé une tournée de trois semaines avec le célèbre groupe anglais “Blue”. Cette tournée m’a énormément appris car chaque jour je me suis produite devant un public de 2 000 à 4 000 personnes.

Depuis, ma carrière n’a fait que progresser et ma rencontre avec le producteur Philip Larsen (qui a aidé Katy Perry) a fait naître l’album “Dizzy” en 2017. Le single a notamment été proposé pour plusieurs récompenses aux Etats-Unis et a été présent dans les charts. De même cet été, avec le tub “Shake that Booty” qui a remporté un franc succès! En fin de compte, le chemin que je suis en train de tracer en tant qu’artiste a son point de départ en Suisse !

©Richard Corman

Sonia Jebsen : Comme quoi, ce qui a pu vous paraître comme un désavantage au début, s’est révélé une formidable plateforme de lancement ! Alors, quelle est votre actualité en cette fin d’année 2018 ?

K-Syran : Je suis très heureuse d’annoncer mon tout nouveau single. C’est le résultat encore une fois d’une rencontre entre un producteur de L.A. et les musiciens de Lausanne avec lesquels je travaille depuis cinq ans. Il m’a proposé d’enregistrer une nouvelle version en français de la très belle chanson “Amoureuse”, interprétée à l’origine par Véronique Sanson… et j’en suis vraiment fière et ravie. Mon contrat avec Sony m’ouvre aussi de nouvelles portes. Jusqu’à présent, j’ai géré mon propre label Intimacy Records toute seule. Avec Sony, c’est une autre dimension. Ils m’ont demandé d’enregistrer une compilation de chansons de Noël, dans le style jazzy/loungy, qui sort pour les fêtes.

En dehors de la chanson, je travaille sur un film depuis cinq ans, nous avons tourné le teaser en Norvège durant l’été. Nous attendons un sponsor pour le produire. Je vais aussi jouer un petit rôle dans une série télé à Londres, en janvier. Mais je dois rester aux commandes de ma carrière car j’ai une famille et il faut que je sois aussi présente pour eux. Je ne peux pas me permettre de m’absenter trop longtemps ! Mon époux et mes quatre enfants sont très compréhensifs et me soutiennent merveilleusement depuis le départ, c’est pourquoi je veux prendre soin d’eux autant que possible.

Sonia Jebsen : Vous jonglez magnifiquement bien entre votre famille et votre  carrière d’artiste, bravo ! Comment vous organisez-vous dans le quotidien ?

K-Syran : Tout d’abord, mon outil de travail étant mon portable, ceci me permet d’être mobile et de ne pas gêner la vie en famille. Egalement, je ne pars pas trop longtemps pour des représentations à l’étranger. Les trois semaines passées avec le groupe Blue ont été une exception et même là, ma famille s’est déplacée pour me soutenir. Ils m’ont vue sur scène ; ils étaient très fiers de mon travail et ils ont compris la raison de mon déplacement. Je reste raisonnable sur la durée de mes absences. D’un autre côté, je vivrais très difficilement si je ne me réalisais pas en tant qu’artiste. J’ai besoin de créer depuis toujours et j’encourage les femmes à se donner les moyens de vivre leur passion dans quelque domaine que ce soit. On n’a qu’une vie et je pense qu’en règle générale, la famille comprend et soutient cette démarche.

Sonia Jebsen : En tant qu’actrice, scénariste, interprète, vous affichez souvent votre engagement pour la défense des droits des femmes. Pourquoi et comment mettez-vous en avant cet intérêt  porté  à la cause des femmes, dans votre vie privée et professionnelle ?

K-Syran : Oui, c’est un des moteurs de ma vie. En fait, tout a commencé avec le premier rôle que j’ai décroché avec la Sphinx Theatre Company à Londres. Cette troupe est composée de femmes et sa directrice, Sue Parrish, est devenue mon mentor en quelque sorte pour la cause féminine.  J’ai produit « Les Monologues du vagin » à Genève, qui a remporté beaucoup de succès, mais ma plus grande fierté a pour nom « Breaking the silence » (2015). C’est une pièce que j’ai co-écrite avec mon amie Suzan Craig pour Human Rights Watch.  Le scénario est si intense et si proche de la vie des femmes qui subissent abus et violences que la pièce a été remarquée par Angelina Jolie et nous l’avons jouée à New-York et à la Haye!

J’adore les femmes et j’ai toujours ressenti beaucoup d’injustice dans la manière dont elles sont traitées de par le monde. Je n’accepte pas le manque de respect, la violence, le dédain. J’ai trois fils, adolescents et je fais en sorte de les éduquer comme des gentlemen. Ma fille aînée est adorée par ses frères et dans ce sens, elle est un exemple pour eux. Je lui montre ce qu’elle ne doit pas accepter ou subir.

En tant qu’artiste, j’ai vécu le harcèlement sexuel, et même encore à mon âge ! Un homme qui a un peu de pouvoir prend beaucoup de liberté vis-à-vis des femmes. C’est très courant dans le milieu artistique et le showbiz. J’ai confiance en moi et je suis très expressive, donc je parle de ce sujet, toujours tabou. Mais pour beaucoup de femmes, c’est difficile, car elles n’osent pas s’exprimer et ont peur. Je pense que la clé pour tout être humain, et pour les femmes en particulier, c’est le respect de soi-même, l’amour propre. Si on se respecte, si on a cette force intérieure, il est plus facile d’éviter les situations risquées et dangereuses en rapport avec le harcèlement.

@Richard Corman

Sonia Jebsen : En conclusion, comment se présente l’année 2019 pour K-Syran ? Et les années à venir ?

K-Syran : Il y a le nouvel album jazz/loungy dont j’ai parlé précédemment, et puis le film en attente du tournage qui, j’espère, pourra voir le jour cette année. Il y a aussi ma collaboration avec Sony qui gère la distribution de mes chansons. Même si j’ai géré ma carrière seule au départ, la vie a mis sur mon chemin des personnes clés qui m’ont soutenue et encouragée. Je n’arrêterai jamais de jouer et de chanter, car c’est ma passion et ce n’est pas un travail comme un autre. Un de mes projets est l’écriture d’une pièce musicale. Et j’ai très envie de chanter davantage en français car cela va m’ouvrir à un marché plus local, et me permettre ainsi de me produire en Suisse et dans les autres pays francophones. J’ai toujours beaucoup de projets, c’est aussi ce qui me nourrit de manière positive, sans oublier ma famille bien entendu.

Voici la liste des albums de K-Syran que vous pouvez écouter sur les sites tels que @Spotify, @AppleMusic, @Itunes, @GooglePlay, @Amazon :

  • Unpredictable (2012)
  • Smoke in My Veins (2015)
  • Dizzy (2017)

et de nombreux singles dont les plus récents (2018)
Shake That Booty,Unforgettable (en duo avec son père), Dizzy,  Smash et Amoureuse!

Vous pouvez suivre l’actualité trépidante de K-Syran sur son profil :

href= »https://www.facebook.com/ksyranmusic/ »>Facebook, et sur son compte Instagram : https://www.instagram.com/ksyran/. N’hésitez pas à « liker » ses parutions, elle les entretient très régulièrement avec de belles photos et des vidéos de tournage et de clips…

K-Syran, une artiste à écouter, sans modération!