-“Donnez -moi donc votre natel!

– « Zéro septante neuf, nonante huit…”

La première fois, on est surpris mais fier d’avoir compris aussi vite: bon sang, mais c’est bien sûr!… Un natel c’est un téléphone portable!

Pour peu que notre apprenti détective ait poussé jusqu’à la Belgique, il pense avoir le don des langues, car dans le “plat pays” on utilise un autre terme: GSM ( Global System for Mobile Communication, à ne pas confondre avec GPS, l’instrument providence des handicapés de l’orientation!)

Mais soyons sérieux: traduire “natel” en d’autres langues ne suffit pas pour être “bi, tri, quadri etc… lingue”! C’est vrai, mais le vocabulaire de la téléphonie suisse est bien plus étendu… Chez nos amis helvètes, on ignore la messagerie vocale; il n’est question que de combox. Les français se plaignent souvent de ne plus avoir de forfait. De l’autre côté des Alpes, on a un abonnement. Les cartes prépayées, qu’elles servent pour les appels, les jeux ou les cadeaux, deviennent ici des cartes “prepaid »

Au fait, pourquoi ce nom de “natel”? Sans doute parce qu’il sonne comme “nacelle”, il évoque l’image d’un petit bateau ou celle d’un panier… A moins que ce soit un surnom…

Mauvaise pioche! Ce nom d’une marque utilisée uniquement en Suisse et au Liechtenstein, vient du mot suisse-allemand « Nationales Auto TELefon ». Et la contraction de cette appellation barbare donne…

Voilà une énigme résolue!

C’est en 1988 qu’apparait dans les cantons de Zurich et de Genève, le premier téléphone portable en Suisse. Rien à voir avec les appareils d’aujourd’hui! Le « Natel C » est constitué d’un combiné et d’une base en forme de valise. Un peu trop encombrant pour une poche… Mais c’est un produit de luxe qui coûte de 4500 à 8000 francs! A cela on rajoute un abonnement de près de 800 francs et un tarif de communications dix fois plus élevé que celui d’un téléphone fixe.

Heureusement, au fil des années, la taille et le prix ont tendance à diminuer alors que le nombre d’usagers est en constante augmentation.

Progrès ou addiction?…

Yodel, La mélodie du bonheur, film, Virginie Hours
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