Virginie Hours

Julian Fellowes est plus connu comme le scénariste du film Gosford Park pour lequel il reçut l’oscar du meilleur scénario en 2002 et de la série Downton Abbey que pour ses romans. Pourtant, son livre « Snobs » est à lire pour tous ceux et celles que les récents mariages des membres de la famille royale avec des roturiers fascinent… ou si vous aspirez à une immersion dans le monde de l’aristocratie et de la « guerre » des classes.

Car le narrateur, double de Julian Fellowes et comédien proche de ce milieu, raconte l’ascension sociale d’Edith Lavery, « fille d’un expert-comptable ayant très bien réussi » qui épouse Charles Broughton, comte et héritier du marquis de Uckfield, mais qui rapidement s’ennuie et se laisse distraire par un beau comédien…

Julian Fellowes en profite pour écrire une satire féroce mais très drôle du milieu anglais, de ses manies et de ses rites, avec une plume qui rappelle celle de Jane Austen.

A lire à l’heure du thé.

Morceaux choisis :

Il trouvait plutôt divertissant que la devise favorite de Mrs Lavery, « Noblesse oblige » puisse s’appliquer si peu que ce soit à sa famille.

Pour les anglais, vanter le teint d’une femme est l’ultime ressource lorsqu’on est en panne de compliments. L’on évoque généralement un joli teint quand on parle des membres les moins flamboyants de la famille royale.

Les coureurs automobiles ou acteurs de milieux populaires qui plastronnent sur les bancs des mariages royaux n’ont rien de plus à espérer qu’un rôle de bouffon de la cour qu’on peut d’ailleurs leur retirer du jour au lendemain.

Elle n’aurait droit désormais qu’à la compagnie de quelques jeunes femmes divorcées de fils cadets, qui s’efforçaient d’augmenter leur pension alimentaire en vendant d’affreux bijoux ou en écrivant des papiers pour la rubrique mondaine de journaux gratuits que personne ne lisait.

« Snobs » de Julian Fellowes, édition 10-18