Sonia Jebsen – octobre 2021
L’exposition « Rolle mise en scène » a mis en lumière le travail original de José Gaggio, artiste autodidacte. Impossible de ne pas remarquer ses grands formats égayant la promenade en bord de lac depuis l’été dernier. L’originalité de son travail réside dans le mix entre ses photos et les peintures d’artistes. Son souhait : apporter de la légèreté, de la poésie, une touche d’élégance dans la vie quotidienne.
Biographie soufflée par l’artiste
Le jeune « pré retraité » a vu le jour en 1960 à Saint-Prex. Par ses études d’architecture, il s’oriente vers la photographie urbaine devenue une passion. Un évènement dramatique bouleverse sa vie personnelle en décembre 2016 : un accident de voiture dans lequel son épouse perd la vie. Une période douloureuse débute avec cinq mois de réhabilitation suivi d’une opération à coeur ouvert. Survivre à tout cela, comment ? La créativité joue alors un rôle essentiel.
Deux mois avant le drame, José Gaggio tombe sous le charme d’une oeuvre de Inn-Yang Low intégrée sur une façade du Château de la Sarraz. Un déclic qui le pousse à affiner sa technique digitale mêlant peinture et photographie : le concept est né. « Mes sortes de trompe l’oeil photographiques oscillent entre réel et virtuel. Une manière de réenchanter le quotidien tout en mettant en lumière les artistes locaux ». José Gaggio arpente les paysages naturels et urbains, les sublime grâce aux oeuvres peintes ou sculptées de ses amis artistes.
Curieuse professionnelle, Sonia part toujours un appareil photo à la main, pour partager les beautés de la région ou sa passion pour l’art et les artistes.
Pour en savoir plus sur l’artiste
Quel enfant étiez-vous ?
« Un peu rêveur, attentif et discipliné. Un amoureux du sport pour la beauté du mouvement. J’ai pratiqué : le foot 2ème ligue , ski, surf des neiges, natation, course à pied, avirons, voile, planche à voile etc… »
Quelle est votre formation professionnelle ?
« J’ai fait des études d’architecture puis un apprentissage de monteur électricien ».
Avez-vous toujours fait de la photographie ?
« Oui, au début avec l’argentique et une grande découverte du numérique avec l’appareil que m’a offert mon épouse en 2004. J’écris également des haïkus dans le cadre de mes expositions ».
Comment la photographie vous a aidé à surmonter les épreuves ?
« Mes mises en scène ont pris de l’importance, mais déjà durant ma phase de rééducation, en chaise roulante, je photographiais les murs de l’Hôpital. J’écrivais des haïkus en association avec mes photomontages. J’ai rédigé 120 pages jusqu’à ma sortie de l’hôpital ».
Au-delà du plaisir et du partage, José Gaggio met en avant son engagement en faveur d’associations d’entraide, basées en Suisse, de préférence. Elles ont pour nom : Roule ma poule, Zoé4life, la fondation Roxane, Enfants Papillons, l’Association Porte-Bonheur, et Semante-da-Paz. La moitié du prix des photos est reversé à l’une de ses oeuvres caritatives.
Comment sélectionnez-vous les artistes qui collaborent sur votre travail ?
« Je n’ai aucun critère de sélection, je fonctionne au feeling et au hasard de mes rencontres. Certains artistes sont devenus récurrents dans mes oeuvres, comme les peintres Adelia Clavien, Clau Redier-Clément, Pietro Tignonsini, et les sculpteurs Daniel Harriet et Mariana Abrecheva
Quels sont vos artistes célèbres favoris ? Sur quels lieux emblématiques aimeriez-vous travailler ?
Parlez-nous de vos projets en cours
« Je suis en phase finale pour sortir un livre sur Beckenried, une commune du canton de Nidwald avec les oeuvres et la participation de Pietro Tignonsini dit Minò, à sa demande. » En parallèle, je travaille sur 7 oeuvres en lien avec la biennale de sculpture de Montreux, et une dizaine pour Morges, notamment pour l’inauguration de la Raiffeisen mi janvier (avec les artistes de la galerie line-Art) ».