Downton Abbey, le grand final : adieu et merci !!
Virginie Hours – Septembre 2025
L’histoire :Londres, 1930. C’est la saison des bals et des réjouissances. Mais le scandale éclate lorsque la presse révèle le divorce de Lady Mary (Michelle Dockery). Du jour au lendemain, elle devient une persona non grata et sa mise au ban de la société pourrait avoir une influence néfaste sur la gestion de Downton Abbey. Le frère de Cora (Elizabeth McGovern) choisit ce moment pour rendre visite à sa sœur et lui annoncer qu’une grande part de leur fortune a disparu dans le crash de 1929…

« Dowton Abbey » de Simon Curtis
avec Michelle Dockery, Hugh Bonneville, Laura Carmichael, Elizabeth McGovern
Date de sortie : 10 septembre 2025

Lorsque sonne l’heure, où prendre un English tea à Genève ?
En dehors de l’indétrônable Hôtel d’Angleterre, BytheLake vous invite à vous installer chez Pages&Sips en vieille ville.
La réputation de ses scones n’est plus à faire ! Dans une jolie ambiance british, profitez des livres en anglais pour adultes et enfants qui sont en vente tout en savourant votre thé et votre scone avec petit pot de crème et confiture au choix.
Pages&Sips
37, grande rue
1204 Genève
Que lire en prenant son thé ?
Il y a quelques années, Julian Fellowes s’est amusé à écrire le livre « Snobs« . Il nous y conte l’ascension d’une roturière dans la société aristocratique, satire féroce mais très drôle du milieu anglais, de ses manies et de ses rites, avec une plume qui rappelle celle de Jane Austen. N’hésitez pas en grignotant votre scone !
La critique BytheLake :
Un succès mondial
Le 27 septembre 2024, l’actrice britannique Maggie Smith alias Lady Grantham nous quittait. Cette disparition marquait la fin d’une époque (elle était née en 1934) mais aussi d’une histoire qui nous fascine et transporte depuis bientôt 15 ans : Downton Abbey. Cette série télévisée avait été créée en 2010 par Julian Fellowes suite au succès de Gosford Park en 2010 dans lequel il racontait déjà l’histoire de la société britannique et de ces classes sociales qui se côtoient sans se voir. Elle était devenue un phénomène mondial avec 6 saisons et 52 épisodes et avait remporté 15 Emmy Awards.
Après le succès de la série télévisée, les tribulations de la famille Grantham avaient été transposées sur grand écran avec moins de réussite, les deux films suivants (Downton Abbey en 2019 et Downton Abbey : une nouvelle ère en 2022) étant plus comparés à un bonbon anglais et à un cadeau fait aux fans.
Un scénario plus riche
Alors, quelle différence cette fois-ci avec ce troisième opus, outre l’absence de la comtesse douairière ? Aucune grande surprise ni tragédie, juste le sentiment que la vie passe et que « les choses changent »… sauf notre attachement à la famille Crawley et à ses domestiques ! On a plaisir à retrouver tous les personnages comme des membres éloignés de la famille : Lord et Lady Grantham, Mary et Edith, Daisy, Mrs Patmor… et même Branson et Thomas ! Les visages se sont creusés, les silhouettes se sont alourdis… comme nous finalement. Bref, nous avons vieilli ensemble et il faut laisser la place au changement même si c’est douloureux. « Le passé est plus confortable que le futur » déclare Carlson avec raison.
Ce troisième volet nous raconte très bien cette mue grâce au talent du créateur de la série, Julian Fellowes, qui joue sur l’évolution de la société britannique, des mœurs et des codes. En son temps, lady Grantham ne supportait pas la lumière des ampoules électriques ou demandait ce qu’était un week-end. Cette fois-ci, lord Grantham compare un immeuble à un mille-feuilles et s’étonne qu’on puisse cohabiter avec de parfaits inconnus… Mary symbolise cette nouvelle génération, plus pragmatique et moins sentimentale (l’influence américaine de sa mère ?) face à un Robert qui résiste à laisser la couronne à sa fille. Pourtant, « chaque transmission à la nouvelle génération est une victoire » déclare-t-on.
Une pointe de nostalgie
Le scénario est plus fidèle à l’esprit de la série ; il reprend le fil rouge de la transmission et du poids de l’héritage et permet un finish plein de nostalgie. Le film reste également fidèle à son esthétisme et séduit par les décors et costumes toujours somptueux et son équilibre entre humour british, tendresse et émotion. Mais le plus touchant est peut-être le choix du scénariste d’équilibrer enfin les relations entre les deux sœurs. Edith n’est plus dans l’ombre ; elle est pleinement heureuse et s’est affirmée jusqu’à jouer un rôle actif dans le « sauvetage » de Mary et de Downton Abbey. En reconnaissant tous ses efforts et en la remerciant, Mary clôture joliment leur rivalité et offre une fin apaisée.
Et on sort du cinéma avec une petite larme à l’œil. Adieu et merci !