Dominique Tshitungi-Ramain – septembre 2022
Ce mois-ci, Dominique vous propose un premier roman danois sur l’oppression des femmes kurdes, un récit intimiste sur les relations familiales au coeur des Alpes et une symphonie de mots mêlant histoire et musique au Japon.
Boulimique dans ses lectures, Dominique aime surtout les romans sous toutes les formes pourvu qu’ils soient bien écrits!
La Laveuse de Mort de Sara Omar
Un livre sans complaisance sur l’oppression des femmes et des petites filles dans certains pays musulmans.
Le livre, paru en 2017, a été un best seller immédiat au Danemark où l’écrivain s’est réfugiée. Elle vit aujourd’hui sous haute protection car menacée de mort par des fanatiques.
Nous sommes dans le Kurdistan irakien contemporain. Darwesh et Gawhar élèvent leur petite-fille Frmesk afin de la protéger de son père, violent et extrémiste. Gawhar est laveuse de morts… Elle prend soin du corps des femmes tuées au nom de l’honneur masculin, victimes de ce fanatisme odieux. Au péril de sa vie, Gawhar transmet à ces femmes beaucoup d’amour ! En tant que mère et grand-mère, elle accomplit ses tâches dans la sérénité et la gaieté, cuisinant pour tout son monde. Avec son époux, Darwesh, considéré comme un mécréant car érudit, ils forment un couple chaleureux et aimant. La présence de ce duo donne de la légèreté à cette histoire terrible et implacable.
On ne sort pas indemne de ce magnifique roman, premier tome d’une trilogie !
La nuit des pères de Gaëlle Josse
Gaëlle Josse revient, toujours en douceur mais sans prendre de gants, sur ses sujets de prédilection. Ici, l’amour ou le désamour d’un père vis à vis de sa fille unique, Isabelle.
“Tu vas rater ta vie…. Tu ne seras jamais aimée de personne.” sont les mots qu’elle entend régulièrement. Comment se construire sur cette base ? Isabelle quitte le cocon familial…définitivement ?
Contactée par son frère, elle revient pourtant au crépuscule de la vie de son père gravement malade. Tous les deux tentent de reconstruire des liens autour de la mémoire défaillante de leur géniteur. Isabelle plonge dans ses douloureux souvenirs d’enfance en quête de réponses.
Je suis une inconditionnelle de Gaëlle Josse, de son écriture et des thèmes évoqués dans ses romans.
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Reine de Coeur de Akina Mizubayashi
Akina Mizubayashi nous transporte dans un récit symphonique.
Mizuné est une altiste de plus en plus reconnue. Par hasard, elle découvre un livre contant l’histoire de ses grands parents, Anna et Jun.
Anna a été élevée par un oncle aimant, propriétaire d’un restaurateur. Jun est arrivé en France pour se perfectionner avec son alto et mangeait quotidiennement dans cet établissement. L’horrible guerre sino-japonaise séparera le couple et brisera le très sensible Jun.
Mizuné part sur les traces de ses aieux en rencontrant l’auteur du livre.
Le récit oscille entre la période de la seconde guerre sino-japonaise vécue par ses grands-parents et l’époque de Mizuné. Ce rythme musical créé un symphonie incroyable respectant les temps et les instruments.
Écoutons donc la 8e de Chostakovitch avec les yeux.