Virginie Hours – Juillet 2017

Après le « car sharing », voici le « garden sharing » !

L’idée est toujours aussi simple. Pourquoi louer des jardins urbains pour une durée limitée alors qu’il serait possible de partager une parcelle  et de la transformer en un lieu de rencontres et de mise en commun autour d’un même intérêt : le jardinage et la biodiversité ? C’est l’idée fondatrice de l’association « les Jardins des Délices » fondée en 2013.

Ses premiers membres (dont certains étaient des adeptes du plantage « sauvage »  de fleurs en ville), se sont mobilisés pour sauver les arbres du jardin des Délices que la municipalité voulait abattre pour créer des parcelles de jardin à louer… L’association s’est alors créée et a sollicité l’autorisation d’organiser un jardin participatif. Le principe ? Cultiver un jardin de façon partagée, librement, quelques heures par semaine ou plus selon les envies ou les possibilités, et sans forcément s’inscrire à l’avance.

La première culture a eu lieu au printemps 2014. Aujourd’hui, l’association est animée par une quarantaine de bénévoles et de passionnés. Qui décide de ce qu’il faut planter ? Quelles sont les préférences ? Tout se décide en réunion, en essayant de trouver des terrains (c’est le cas de le dire…) d’entente.

La Grainothèque :

En mars 2017, l’association « les jardins des Délices » a inauguré une « Grainothèque » baptisée « 1203 Graines ».

Se rendant compte que la vente des semences était aux mains de certaines multinationales alors que naturellement, un jardinier sait récolter ses semences pour l’année suivante (et parfois en a plus que ses besoins réels), l’association s’est donc inspirée de ce qui se passait déjà du côté de Vevey et a décidé de se lancer avec le soutien de la bibliothèque de Saint-Jean, à Genève.

Cette Grainothèque est comparable à une bourse d’échange de graines où chacun peut en déposer, en prendre ou en échanger librement et gratuitement. L’idée sous-jacente reste de développer la biodiversité en milieu urbain, de faire découvrir des variétés non commercialisées, de s’affranchir des semences standardisées et de transmettre un savoir-faire.

Pourquoi « 1203 » ? La Grainothèque regroupe une dizaine d’associations  de jardins qui existent dans le même quartier de Genève, code postal… 1203.

Là aussi, l’idée est de faire connaissance, créer du lien et… partager !

Pourquoi les « Jardins des Délices » ?

Parce que les légumes et plantes aromatiques qui y sont cultivées sont plus goûteux qu’ailleurs ? Certainement mais pas seulement…

Le jardin des Délices doit son nom à la maison qui lui fait face et dans laquelle Voltaire habitait entre 1755 et 1760, avant qu’il ne s’installe à Ferney. Le philosophe a alors nommé cette habitation « les Délices ».

Aujourd’hui, les Délices réunissent le centre de recherche sur les Lumières de la Bibliothèque de Genève et le musée Voltaire qui propose une collection permanente riche en objets évocateurs. Il est d’ailleurs amusant de noter que perpendiculaire à la rue des délices et à 30 mètres de l’entrée des jardins, nous trouvons la rue Madame de Staël… Nous sommes en bonne compagnie !