Luxuriance, exposition de Michaël Cailloux à la galerie du Crochetan
Sonia Jebsen – octobre 2021
« L’art est beau quand la main, la tête et le coeur de l’homme travaillent ensemble. »
Cette citation de John Ruskin sied si bien au travail poétique et original de l’artiste français Michaël Cailloux. L’exposition « Luxuriance » proposée par la curatrice Julia Hountou nous offre l’occasion d’une immersion dans son univers féerique haut en couleurs.
Rendez-vous à la galerie du Crochetan ( Monthey) pour déguster du regard sans modération jusqu’au 23 décembre.
Le dessin est comme une deuxième nature pour Michaël Cailloux. Des études aux arts appliqués de l’école Duperré ainsi que la naissance de son entreprise « Atelier LZC » en 1999 confirment sa vocation de designer. Le succès frappe tout de suite à la porte grâce à ses réalisations pour de grandes enseignes telles que Baccarat, Cartier, Habitat ou Van Cleef & Arpels… L’artiste quitte le navire dix ans plus tard pour continuer en solo.
Sa soif d’apprentissage le conduit aux techniques du bijou en cuivre et à la gravure à l’eau-forte. Ses muses s’appellent Flore et Faune, deux sources intarissables. Son style est fortement influencé par le mouvement Art Nouveau (1890-1914) qui a remis la Nature au centre de l’art et du beau.
Curieuse professionnelle, Sonia part toujours un appareil photo à la main, pour partager les beautés de la région ou sa passion pour l’art et les artistes.
Qu’est-ce que la luxuriance ? L’abondance, l’opulence, la richesse, le foisonnement, notamment en lien avec Dame Nature. Un titre qui colle parfaitement à la générosité du travail artistique de Michaël Cailloux. Luxuriance de couleurs, de motifs, d’imagination, de la flore et de la faune, ses deux sources intarissables d’inspiration.
L’accrochage a été minutieusement préparé par Julia Hountou et l’artiste afin qu’il reflète au mieux le processus créatif.
Conseil de visiteuse : n’hésitez pas à vous approcher des oeuvres qui ne demandent qu’à être déshabillées du regard. La faune et la flore de tous les continents se côtoient, se frôlent dans un ballet fluide et aux couleurs irréelles.
Michaël Cailloux signe ses oeuvres d’une mouche, symbole de vie et de mort (associée aux vanités) apportant une touche d’humour à l’esthétisme de son travail.
Michaël Cailloux porte la casquette de designer, mais préfère celle d’artiste.
Chaque oeuvre est une invitation au voyage et au rêve, vers des paradis imaginaires. Ses sujets botaniques et animaliers sont tels que dans les livres de naturalistes. Nous sommes restées bouche bée en contemplant les dessins aux feutres fins ou à l’encre de Chine, subjuguées par la délicatesse du trait. Là , » Tout n’est que luxe, calme et volupté. »
Comme des enfants dans un magasin de jouets, c’est l’émerveillement devant les somptueux papiers peints où virevoltent papillons et oiseaux, méduses ou barracudas. Puis vient le jeu subtil entre les eaux-fortes et les bijoux muraux en cuivre, véritable travail d’orfèvre aux doux titres « Vanité fleurie », « Renaissance bucolique », « Illusion » ou « Origine. »