Virginie Hours – octobre 2021
A l’image du cinéaste Jean-Pierre Jeunet (Délicatessen), l’américain Wes Anderson a un monde bien à lui. Alliant absurde et poésie, humour et bizarrerie, ses oeuvres nous entraînent dans des histoires fantasmées au visuel éblouissant. Son nouveau film « The French Dispatch », n’échappe pas à la règle. On y retrouve les codes qui ont fait son succès, lassant les uns et enthousiasmant les autres…
De quel côté vous situeriez-vous ?
« The French Dispatch » de Wes Anderson
Avec Bill Murray, Timothée Chalamet, Benicio del Toro, Léa Seydoux (entre autres)
Sortie en Suisse alémanique : 20 octobre 2021
Sortie en France et en Suisse romande : 27 octobre 2021
« The French Dispatch », poésie, absurde et magie
Le journal américain The Evening Sun basé au Kansas possède une gazette baptisée The French Dispatch. Ses locaux se trouvent à Ennui-sur-Blasé, une petite ville française. La revue est menée d’une main de maître par le rédacteur en chef Arthur Howitzer Jr. (Bill Murray) qui sait s’entourer des meilleurs journalistes. A l’occasion du dernier numéro du magazine, seuls quatre récits emblématiques sont sélectionnés pour y figurer…
Le réalisateur Wes Anderson, né au Texas, a son regard tourné vers l’Europe. Avec son précédent film « The Grand Budapest Hotel », il nous transportait dans la Mitteleuropa d’avant-guerre. A présent, il pose sa caméra et son imagination dans la France des années 60. A travers ces quatre récits, il s’amuse à revisiter l’Histoire, à se moquer des milieux artistiques, à brocarder les travers des journalistes et à reprendre les codes de certains réalisateurs cultes comme Tati ou Audiard.
Pour notre plus grand plaisir, il a fait appel à un casting 5 étoiles aussi bien du côté français (Mathieu Amalric, Guillaume Gallienne, Cécile de France…) que du côté américain (Tilda Swinton, Frances McDormand… et Timothé Chalamet qu’on aimerait presque entendre davantage parler français).
Certes, il faut aimer cet humour décalé et ces séquences aux multiples détails. On peut aussi regretter que le récit soit parfois trop rapide pour profiter pleinement des trouvailles ou de dialogues percutants. Mais bien calé au fond de son fauteuil, on ne peut qu’être transporté dans cet autre monde… et être surpris quand arrive la fin.
Le film a été présenté en compétition au Festival de Cannes 2021