A la découverte des ruines de la chartreuse d’Oujon dans le Jura Vaudois
@Odrade
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Dans le parc régional du Jura Vaudois non loin du village d’Arzier-le-Muids, je vous propose une jolie balade cheminant entre alpages et forêts. Cette boucle d’environ 1h30 vous permettra de découvrir des points de vue panoramiques magnifiques, et point d’orgue de notre marche, les ruines de la Chartreuse d’Oujon. Le bâti est enfoui mais un alignement de murs de pierre témoigne aujourd’hui des hommes qui pendant quatre siècles ont vécu leur foi dans ces clairières au fond des bois.
Les hauteurs du Jura sont sillonnées par des chemins séculaires franchissant ses cols et ses hauts plateaux qui jadis reliaient les villages et bourgs implantés de part et d’autre du massif. Ces itinéraires ont vu passer nombre de voyageurs depuis les romains : marchands de sel revenant de la Gaulle voisine, colporteurs portant leur commerce sur le dos, pèlerins en route vers Rome… C’est dans un site isolé à l’écart d’un des routes d’antan que s’installa au XIV ème siècle une petite communauté de moines consacrant leur existence à la prière. Elle appartenait à un des ordres les plus stricte et les plus austère de la religion catholique : l’Ordre des Chartreux.
Marie-Christine connait tous les sentiers de la région. Son carnet vous propose des balades non loin de la ville pour vous mettre au vert quelques heures, ou des chemins plus montagnards.
« La chartreuse d’Oujon, ce n’est pas seulement la première fondation, vers 1146, du plus rigoureux des ordres monastiques sur le territoire de la Suisse actuelle. Ce n’est pas non plus seulement, enfouis maintenant dans le sol, une église, un cloître et quelques bâtiments. Comme toutes les chartreuses des premiers siècles de l’ordre, Oujon, c’est un territoire, c’est un paysage. Un paysage aménagé à la fois en fonction de besoins matériels et d’une profonde perception spirituelle que l’on peut désigner comme une progression ascétique. Tout y a été pensé dans le but suprême de préserver ce que les chartreux ont de plus cher: le silence et la solitude, au plus profond de ce qu’ils nomment eux-mêmes le «désert». Aucune place ici pour le luxe ni pour le confort. La cuvette d’Oujon, à plus de 1000 mètres d’altitude, a été occupée, durant près de quatre siècles, par une petite communauté dont le rayonnement était sans commune mesure avec son effectif. Le cheminement proposé va de la « maison basse» (les bâtiments d’exploitation que tenaient les convers) à la «maison haute», le monastère proprement dit, à un kilomètre de là. Ce parcours à travers des vestiges à peine visibles pour l’œil non exercé permet de se représenter l’ascension qui amène au lieu le plus élevé de la retraite monastique: la cellule avec son oratoire.
Fouillés dès 1945, mais surtout de 1973 à 1995, les vestiges de ce monastère ont été mis en valeur et des panneaux explicatifs renseignent le visiteur. »
source : Etat de Vaud/culture
©Laurent Auberson, archéologue, conduit des visites guidées du site. Il a également publié de nombreux ouvrages historiques, notamment sur le bâti religieux de la région. LIRE
Découvrir
Le sentier commence sur le parking après le village de Saint Cergue sur la route d’Arzier.
Prendre la Route de la Prangine qui monte vers village.
A la sortie d’Arzier, continuer la même route qui rejoint les alpages puis prendre à droite en direction des bois le sentier de terre indiqué par les traces jaunes en direction du chalet des Agosats puis du chalet de la Conriery.
Ce chemin pénètre dans la forêt en direction des ruines de la chartreuse d’Oujon. Entre les deux chalets précédents nous avons traversé le ruisseau d’Oujon qui a donné son nom à la Chartreuse.
A l’approche des ruines le sentier s’élargit. Des panneaux didactiques proposent un Chemin spirituel. Un premier panneau d’explications générales nous invite à en suivre 12 autres : 4 lilas proposant de réfléchir sur la spiritualité et la société, 4 jaunes qui vous offrent 4 exercices de méditation et 4 oranges contenant des textes bibliques de pèlerinage. (si vous choisissez de faire la totalité de ce parcours spirituel, rajoutez 40 mn à mon itinéraire).
En sortant de la foret, la clairière nous offre une magnifique vue sur les ruines.
Contempler
Le chemin retourne dans la forêt et monte en direction du chalet de La Combe au Roc puis du chalet du Mont Roux. A l’arrivée au Mont Roux (1258m), prenez le temps de profiter de la vue. Une éclaircie entre les arbres vous offre une belle perspective sur les Alpes et le Lac.
Pour le retour vous avez deux possibilités selon le temps que dont vous disposez. La partie la plus longue et qui vous offrira une magnifique vue passe par les Fruitières de Nyon. Le panorama qui s’ouvre à vous va du Chateau de Chillon au Jet d’eau de Genève. Avec en toile de fond toute la chaine des Alpes.
Pour choisir cet itinéraire, redescendez du Mont Roux en direction de L’Eglise des Bioles qui est en réalité une magnifique grotte. La légende prétend qu’on y pratiquait des cérémonies et autres messes noires.
Le chemin forestier parcourt les sous-bois jusqu’aux Fruitières de Nyon, ce magnifique belvédère sur le Léman.
La descente suit le chemin de la Prangine qui nous ramène à Arzier par le chemin des Roches, le sentier de l’écureuil puis le chemin des Pelesses pour retrouver notre point de départ.