Sally Hawking in « The lost king »
Virginie Hours – avril 2023
Le mois d’avril pointe son nez avec des vacances pascales riches en occasion de sorties ! Bythelake a choisi des films variés qui mettent l’accent sur les relations humaines : une comédie anglaise consacrée à Richard III (The Lost king), un biopic sur l’entreprise Nike et ses relations avec Michael Jordan (Air) et un film plein d’humanité sur le quotidien d’une maison de retraite (Quand tu seras grand).
Vincent Macaigne dans « Quand tu seras grand »
« The lost king » de Stephen Frears
avec Sally Hawkins, Steve Coogan
Sortie France et Suisse romande : 29 mars 2023
Sortie Suisse alémanique : 14 septembre 2023
« The lost king », à la recherche de Charles et de soi-même
Philippa Langley, employée dans une société de téléphonie, souffre d’une maladie chronique. A la suite d’une représentation de la pièce Charles III de Sheakespeare, elle se passionne pour le destin de ce roi méconnu et traité d’usurpateur. Décidée à retrouver sa tombe, ses recherches vont la conduire de surprise en surprise et la confronter à un milieu universitaire snob et fermé.
Ne boudez pas le dernier film de Stephen Frears ! S’il apparait à certains comme une œuvre mineure en comparaison de « Philomena » ou « The queen », il nous raconte une histoire attachante, didactique et profondément anglaise. Philippa souffre d’un manque de reconnaissance notamment suite au regard de son entourage sur sa maladie. Se reconnaissant dans la figure de Charles III, son combat pour le réhabiliter devient une bataille plus personnelle et intime. Entourée d’un casting parfait, Sally Hawking est épatante en souris de bibliothèque tenace. Inspiré d’une histoire vraie et doté de l’humour anglais qu’on adore, « The lost king » est un film sincère et passionnant.
« Air » de Ben Affleck
Avec Ben Affleck, Matt Damon, Viola Davis
Sortie Suisse romande : 5 avril 2023
« Air », la naissance d’une légende
En 1984, la firme Nike est surtout connue pour ses chaussures de course. Sonny Vaccaro (Matt Damon) est engagé pour dynamiser les ventes dans le domaine du basketball. Après réflexion, il décide de miser le tout pour le tout sur une étoile montante, Michael Jordan. Mais celui-ci est plus intéressé par Converse ou Adidas que par l’entreprise de l’Oregon…
A la fois acteur, scénariste et réalisateur, Ben Affleck nous transporte dans les années 80 avec ce biopic. D’une réalisation plutôt conventionnelle, il revient sur une étape clé de l’histoire de l’entreprise à la virgule près : le difficile partenariat avec Michael Jordan. Par ce biais, il dévoile les dessous d’une entreprise iconique aux méthodes managériales atypiques pour l’époque et sur une intuition qui s’est révélée gagnante : la Air Jordan. Car « une chaussure est une chaussure mais c’est celui qui la porte qui la rend spécial ». Il met aussi le projecteur sur la figure de la mère de Michael Jordan : en défendant les intérêts de son fils et en réclamant plus d’équité pour les sportifs, celle-ci a révolutionné l’industrie. Il est à noter que Michael Jordan a exigé que le rôle de sa mère soit interprété par l’actrice Viola Davis.
Le film sortira en France uniquement sur Amazon Prime Video
« Quand tu seras grand » d’ Andréa Bescond et Eric Métayer
Avec Vincent Macaigne, Aïssa Maïga
Sortie France et Suisse romande : 26 avril 2023
« Quand tu seras grand » ou la cohabitation bienfaisante
Yannick est aide-soignant dans une maisons de retraite. Il aime son métier et ses collègues même si les conditions de travail sont difficiles. Aude est animatrice-scolaire dans l’école voisine. Suite à un dégât des eaux, les activités de la cantine et du périscolaire sont déplacées dans les locaux de la maison de retraite. D’abord réfractaires, Yannick et Aude voient en cette cohabitation forcée une formidable opportunité…
Après le remarquable mais difficile « Chatouilles », Andréa Bescond et Eric Métayer abordent le sujet complexe de la vieillesse et de la cohabitation inter-générationnelle avec leur nouveau film. Ils posent avec justesse la question de l’accompagnement des personnes âgées mais aussi des plus jeunes. A travers le personnage de Yannick et de son équipe (épatant Vincent Macaigne), ils montrent la manière dont les aînés sont traités, les relations avec les familles, le manque de temps et de moyen, l’usure des équipes. Par petites touches, ils osent également aborder des sujets plus délicats comme la sexualité des aînés ou la mort qu’on cache par gêne. L’arrivée des enfants et de leur accompagnatrice (énergique Aïssa Maïga) dans la maison de retraite, même si certains stéréotypes auraient pu être évités dans le scénario, ouvre une belle fenêtre sur une autre manière de vivre ensemble. Pourquoi pas ?
Un joli film humaniste.