Exposition jusqu’au 29 Octobre 2017 à Lausanne
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Rendez-vous dans 3 ans à Zurich
Suite au vol de 4 tableaux en 2010 dans le musée initial, annexe de l’ancienne résidence de la famille Bührle à Zurich, il a été décidé de déménager la collection dans une nouvelle aile du grand musée zurichois, le Kunsthaus, en 2020.
D’ici là, une partie de la collection est présentée à Lausanne avant de partir pour le Japon…
« L’impressionnisme n’est pas un long fleuve tranquille » : c’est ainsi que débute notre guide, Madame Patricia Zazzali-Brentini, pour commenter la nouvelle exposition organisée par la Fondation de l’Hermitage à Lausanne, consacrée aux chefs d’œuvre de la collection Bürhle. À travers les 54 œuvres qui nous sont proposées (sur les 633 que compte la collection), nous sommes invités à un voyage dans le temps qui commence dès la première salle avec des exemples du proto-impressionnisme…
Pour l’époque, ces tableaux d’Henri Fantin-Latour par exemple, représentaient des micro-révolutions qui annonçaient celle à venir de l’impressionnisme, avec leurs jeux de couleur, de profondeur et le souci du réalisme.
Pourquoi les impressionnistes choquaient-ils tant à leur époque ? On leur reprochait des tons trop clairs, des touches en aplat, du mouvement… Bref, de la vie ! L’impressionnisme, courant qui naquit en pleine crise économique et politique (guerre prussienne, commune) grâce à des peintres qui vivaient souvent dans la misère, est pourtant une peinture « du bonheur », à l’image du « Champs de coquelicots près de Vétheuil » de Monet ou du fameux « Portait de Mademoiselle Irène Cahen d’Anvers » que Renoir aurait présenté comme « une jeune fille dont on n’a pas encore volé les rêves… ».
Ils sont tous là, Pissaro, Degas, Sisley, Manet, Monet, Gauguin, Van Gogh, Corot… pour le bonheur de nos yeux, justement !
Claude Monet
Champ de coquelicots près de Vétheuil, vers 1879
huile sur toile, 73 x 92 cm
Fondation Collection E.G. Bührle, Zurich
photo SIK-ISEA, Zurich (J.-P. Kuhn)
Viennent ensuite des tableaux qui annoncent la période post-impressionniste, l’arrivée du nabisme (Bonnard, Vuillard), du fauvisme (Bracque) et de l’Ecole de Paris (Modigliani, Picasso) : les portraits sont moins ressemblants, le corps est démesuré, l’idée des volumes et différente, la couleur sert de modèle.
Une page se tourne.…
Amedeo Modigliani
Nu couché, 1916
huile sur toile, 65,5 x 87 cm
Fondation Collection E.G. Bührle, Zurich
photo SIK-ISEA, Zurich (J.-P. Kuhn)
À propos:
Emil Bührle (1890-1956), suisse d’origine allemande, est une figure controversée pour deux raisons principales. Tout d’abord, entrepreneur à Zurich et propriétaire de l’usine de machines-outils Oerlikon, Bührle & Co., on lui reproche d’avoir bâti une grande partie de sa fortune sur des ventes d’armes à l’Allemagne nazie pendant la seconde guerre mondiale. Sa collection ayant principalement été constituée de 1936 à 1956, il est aussi critiqué pour avoir acheté des tableaux qui appartenaient à des familles juives qui les bradaient pour pouvoir payer le prix de leur voyage ou en avaient été spoliées par les nazis. Il a toujours juré de sa bonne foi, a restitué certains tableaux dont les conditions de vente étaient controversées (et les a le plus souvent rachetés) mais les spécialistes s’étonnent qu’il ne se soit pas méfié… et auraient peut-être souhaité plus de « retenue » de sa part dans cette période troublée, à l’image d’autres collectionneurs.
Fondation de l’Hermitage
Route du Signal, 2
1000 Lausanne
Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h
Jeudi jusqu’à 21h