Sonia Jebsen – janvier 2025

La sphère artistique n’a plus de frontières, surtout depuis l’avènement de l’ère numérique. La multiplication des plateformes, sites internets, couronnés par les réseaux sociaux, notamment Instagram, permet aux artistes une plus grande visibilité. La question de leur efficacité commerciale est néanmoins à poser.

Depuis 2019, l’application digitale iazzu a fait son chemin gagnant sa place dans le monde artistique avec la reconnaissance du secteur des technologies innovantes.

Entretien avec Romana Kunz, cofondatrice avec Nico Kunz et Stephan Müller.

Sonia Jebsen : Quelles réflexions ont mené à la conception de iazzu ?

Romana Kunz :  Nous nous mettons constamment au défi de garder une longueur d’avance en étant internationaux, connectés et dans la réalité physique ! J’ai grandi dans un monde concret, parlant allemand, alors que la nouvelle génération est numérique et parle le langage des plateformes sociales. De nos jours. pour communiquer avec les amateurs d’art, il est indispensable de fournir une plateforme numérique transparente en utilisant leurs codes.

Grâce à iazzu, chacun peut accéder à l’art à partir de son portable, discuter en temps réel avec l’artiste ou la galerie, et cerise sur le gâteau, visualiser une oeuvre à domicile grâce à la réalité augmentée (AR). Ce mélange de passion et de technologie s’est transformé nous a motivés au lancement de l’application.

Sonia Jebsen : Quels sont les services proposés par l’application aux amateurs d’art ?

Romana Kunz : iazzu est un outil « phygital » comblant le fossé entre le physique et le numérique. Les « visiteurs » bénéficient d’un accès gratuit aux œuvres sur n’importe quel appareil, 24h24 dans le monde entier. Les textes sont rédigés dans quatre langues (anglais. allemand, français et espagnol) et la communication est directe entre acheteurs potentiels et artistes ou exposants.

Suite aux commentaires de nos utilisateurs, nous avons récemment introduit de nouvelles fonctionnalités clés :

  • La réalité augmentée : Les utilisateurs peuvent voir des œuvres d’art en temps réel dans leur espace, ce qui révolutionne l’engagement et la prise de décision.
  • Evénements  : Une section dédiée à la découverte et à la promotion d’événements artistiques locaux et mondiaux.
  • Fil artistique : Un flux de style Instagram exclusivement consacré à l’art.
  • Services supplémentaires : Au-delà de l’application, iazzu propose des solutions telles que  la conception de dépliants, de listes de prix, d’étiquettes pour les expositions, de contenu pour les réseaux sociaux et les sites web, de biographies d’artistes et la traduction de documents dans les quatre langues disponibles de l’application.
  • L’assistant iazzu smART : alimenté par ChatGPT, cet assistant virtuel offre des conseils et un soutien en temps réel aux artistes, aux galeries et aux institutions artistiques.

Elles nous ont permis de remporter un prix lors de la dernière cérémonie « Best of Swiss App » à Zürich en novembre dernier, soulignant ainsi notre engagement en faveur de l’excellence.

Curieuse de nature, autodidacte par choix, Sonia partage  sa passion pour l’art et les artistes situés en Suisse et en France voisine. Vous la rencontrerez sans doute déambulant dans des galeries, des musées, des espaces d’exposition ou des ateliers d’artistes, appareil de photo en main. Son but : diffuser les informations  par l’écriture, l’image et créer du lien entre les différents acteurs du monde de l’art de la région lémanique. 

Sonia Jebsen : L’application est gratuite pour le public. Quel est votre « business model » ?

Romana Kunz : Nous fonctionnons comme une plateforme SaaS (Software as a Service) i.e. les clients paient pour une configuration sur mesure et des frais d’abonnement pour accéder aux fonctionnalités de l’application. Les artistes et les galeries bénéficient d’une solution rentable sans les commissions élevées (jusqu’à 50 %) généralement facturées.

Sonia Jebsen : Quelle clientèle artistique ciblez-vous ?

Romana Kunz : Les galeries, les artistes indépendants, les musées et même les collectionneurs privés. Chaque client bénéficie d’une solution sur mesure pour améliorer sa visibilité artistique numérique. Notre présence est effective en Europe, notamment en Suisse, en Allemagne, en Autriche et elle s’accroît au-delà. Avec plus de 2 000 visiteurs uniques par semaine et une note de 5 étoiles sur Google et iOS, nous sommes fiers de la confiance et de la reconnaissance que nous avons gagnées.

Sonia Jebsen : Le virtuel tient une place de plus en plus grande. Quel rôle joue iazzu dans cette évolution ?

Romana Kunz : La virtualité est essentielle. Le passage au comportement numérique des consommateurs a transformé la façon dont les gens interagissent avec l’art. Les statistiques montrent une croissance significative de l’utilisation des applications mobiles, et iazzu tire parti de cette évolution en proposant des expériences de haute qualité, axées sur le mobile.

Grâce à notre plateforme, les exposants restent en contact avec les amateurs d’art du monde entier, ce qui favorise les interactions physiques et numériques. L’ajout de l’assistant iazzu smART renforce encore cette connexion en fournissant des conseils sur mesure, en répondant à toutes les questions que vous pouvez vous poser sur l’art et en proposant des stratégies pour tirer parti des outils innovants d’iazzu. Vous pouvez trouver plus d’informations à ce sujet en cliquant ici 

Sonia Jebsen : L’art est votre univers professionnel, ce qui sous entend votre attirance pour ce domaine en tant que privé. Quelle est votre  dernier coup de coeur en matière d’exposition ?

Romana Kunz :  Récemment, j’ai visité la rétrospective Matisse à la Fondation Beyeler à Riehen/Bâle, une vitrine étonnante de son exploration magistrale de la couleur et de la forme. Cette exposition incarne l’essence même de l’objectif d’iazzu : rendre l’art universellement accessible et profondément personnel. En outre, vous pouvez découvrir les dernières éditions Matisse sur iazzu