Sonia Jebsen – mai 2021
Que vous soyez bec sucré ou pas, les créations de Grégoire Goël vous laissent “baba” ! Dans son atelier à Perroy, le lausannois réalise des sculptures fantaisistes et colorées à base d’un produit alimentaire, le sucre. De son ancienne profession, pâtissier-boulanger, il a gardé le goût. Tel un verrier vénitien, il le coule, le souffle, le tire de mille et une façons.
La vie de Grégoire prend tout son sens le jour où il quitte son dernier emploi. « Mon travail se résumait à du management, et beaucoup de stress. Le soir, en rentrant chez moi, je créais pour me détendre ». Liberté retrouvée, l’auto-didacte installe en 2018 son atelier qu’il aménage de manière fonctionnelle pour les cours et formations, sa principale source de revenus.
L’apprentissage
L’ex-pâtissier a suivi les enseignements d’un maître en la matière, le français Stéphane Klein (notamment de la technique du soufflé/tiré). Très vite, Grégoire cherche constamment à innover et à se démarquer : « J’adore le travail de Klein, mais il fallait que je crée mon style ». Les trois principales techniques sont le coulé (procédé pour les formes), le soufflé (très visuel) et le tiré pour les fleurs ou feuilles. Mais « tout est à inventer dans ce domaine. »
Le sucre Isomalt, le matériau de base
« L’isomalt est une des matières les plus compliquées à travailler », avoue t’il. Difficile à appréhender durant la création, elle se solidifie très vite, et résiste au processus de chauffage. L’isomalt ne pardonne aucune erreur ! Elle exige beaucoup de pratique et ce de manière régulière, car le coup de main est vite perdu. Pour information, l’isomalt est utilisé en agroalimentaire, notamment pour la fabrication des bonbons, comme la marque Ricola.
Curieuse professionnelle, Sonia part toujours un appareil photo à la main, pour partager les beautés de la région ou sa passion pour l’art et les artistes.
La reconnaissance internationale
Grégoire Goël est devenu une star dans ce milieu de niche qu’est la sculpture sur sucre. Pour témoins, les 10 concours internationaux remportés en tout juste trois ans ! Pa mal non pour celui qui se qualifie d’extra terrestre ! « Nous sommes peu nombreux à travailler cette matière éphémère, toujours considérée comme alimentaire, et non purement artistique », déplore Grégoire. Cette pratique artistique est très appréciée dans les pays anglo-saxons, et en France. Doucement, elle fait son chemin en Suisse. Grégoire Goël joue le rôle de porte-drapeau en quelque sorte.
L’inspiration
Regardez son profil Instagram, son imagination n’a de limites que dans la difficulté technique et encore ! L’artiste puise dans nos personnages favoris de Walt Disney, de bandes dessinées de notre enfance, des créatures fantastiques le dragon, la licorne. Il crée aussi sur commande, et adore relever les défis les plus fous !
Grégoire Goël
