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Comment aborder avec humour et finesse les difficiles questions de la dépression, les grossesses difficiles ou l’autisme ? C’est le défi que relève l’illustratrice Mademoiselle Caroline que nous avons rencontrée lors du Salon du Livre de Genève à travers ses bandes dessinées.

D’un trait alerte et fin, elle nous emmène dans un univers que les éditeurs classiques ont mis longtemps à accepter. Car la bande dessinée est un monde encore très masculin et les sujets qu’elle proposait étaient classés « trop fille » par les professionnels. Ou trop délicats ?

Passionnée depuis toute petite par le dessin et diplômée de l’école supérieure d’art graphique Peninghen, elle délaisse rapidement le monde de la publicité où elle fait ses premières armes pour se mettre à son compte. Si l’idée de travailler dans la bande dessinée ne l’a jamais quittée, elle se lance au moment de sa première grossesse, lorsqu’elle tient un carnet de route dans lequel elle consigne toutes les désillusions ou les difficultés qu’elle rencontre en étant enceinte. : les kilos, le sommeil, les vergetures. Encouragée par ses amies qui se reconnaissent dans son récit, elle le met en dessin mais ne reçoit que des refus pendant 7 ans. « Florence Forresti est arrivée et elle a tout défriché » reconnaît-elle. Elle reçoit alors plusieurs propositions mais accepte la collaboration de la première maison qui croit en elle, City Edition. Depuis, elle n’arrête pas.

Melle Caroline portrait

Installée dans un chalet près d’Annecy avec mari et enfants, elle conçoit ses bandes dessinées parfois seule, en s’inspirant directement de son vécu (Enceinte, Mamaaan, Quitter Paris, Je commence lundi, Chute libre) ou en collaboration (Touriste, Le Mariage pour les Nuls). Elle utilise son don de l’image et de la formule pour aborder des sujets difficiles mais libérateurs comme celui de la dépression, des régimes éternels ou des joies et difficultés de la maternité. « Les lectrices me disent merci » dit avec un grand sourire celle qui ne triche pas et reconnait avoir vécu elle-même la difficulté d’être mère ou le grand vide. « J’ai fait ce bouquin pour aider aussi l’entourage. Les gens me parlent. Ce sont des rencontres épatantes » nous explique-t-elle en dessinant un clin d’œil à bythelake.

Son nouvel album « La Différence Invisible », disponible depuis le 31 août, est justement le fruit de l’une de ces rencontres « pas comme les autres ». Consacré à l’autisme, il a été écrit en collaboration avec une jeune fille atteinte du syndrome d’Asperger mais qui décrit sa vie pour essayer de mieux faire comprendre aux autres ce dont il s’agit, son blog : http://emoiemoietmoi.over-blog.com/.

Paroles de Mademoiselle Caroline

« Je vis pour la montagne. Skier l’hiver, faire de la randonnée l’été. Pelleter la neige… »

Envie de faire la connaissance de Mademoiselle Caroline ? Elle sera au 40e Festival de la Bande Dessinée de Chambéry du 30 septembre au 2 octobre prochain.