décembre 2017 – Sonia Jebsen
“Diamonds are girl’s best friend” chantait Marylin Monroe… Je n’en suis plus si sûre après avoir rencontré Yaël Baszanger, joaillière et gemmologue genevoise, qui reçut enfant la passion des perles en héritage.
Dès la première rencontre, elle annonce la couleur : femme moderne et dynamique, épouse, mère de famille, Yaël porte sur elle ses créations en toute simplicité… jeans, pull mauve et un superbe collier de perles bicolores qui donne une touche de chic, de lumière, de douceur.
Nous faisons avec elle un rapide retour sur le passé de l’entreprise familiale qui nous replonge dans une anecdote historique rocambolesque ayant inspiré écrivains et cinéastes. Paris, fin 18ème siècle, les joailliers de la Couronne de France ne sont autre que Paul Bassange et Charles Boehmer… créateurs du célèbre “Collier de la Reine” qui restera sans acquéreur au final!!!
La suite de l’histoire entraîne Paul Bassange en Hollande où il s’installe comme diamantaire (Bassange devient Baszanger). Lucien Baszanger grandit à Amsterdam puis pour des raison de santé, vient en 1915 à Genève aux Bains de Champel. Il croise alors l’amour, décide de s’installer en Suisse et ouvre boutique rue de la Corraterie à Genève.
André Baszanger, son fils, prend le relais, puis de père en fille, il transmet son savoir-faire, son expérience et sa passion à Yaël, tout en restant à la tête de l’entreprise jusqu’à son décès.
Choisissant de se consacrer d’abord à sa famille, Yaël marque une pause. Il y a quelques années, elle rencontre la journaliste Semaja Fulpius, passionnée de mode et de luxe. Naît une amitié et une grande complicité : deux têtes joliment faites qui décident de s’associer pour donner un nouveau souffle à la maison Baszanger.
Elles débutent en proposant des collections capsules à une clientèle connaisseuse de la marque, et remportent un réel succès. Le mot d’ordre chez Baszanger : le choix d’une très grande qualité pour des créations contemporaines en série limitée.
Pour reconnaitre la qualité d’une nacre qui gardera son éclat et sa couleur avec le temps, Yaël nous explique qu’aucune formation en gemmologie ne peut apporter cette connaissance sinon une longue expérience sur le terrain : il faut voir beaucoup de perles, les toucher, apprécier le dégradé et la douceur de leurs reflets, prendre le temps de se promener dans les régions d’où elles proviennent. En suivant le récit de sa quête pour dénicher les pièces les plus belles, elle nous emmène en voyage autour du monde, dans les mers du Japon, de l’Australie, de Tahiti, de Birmanie… où la nature produit cette perle de lumière dans la grisaille d’une huître.
Quand elle parle de ses créations, la créatrice revendique l’esprit contemporain signature de ses collections :
« Nous faisons tomber les idées reçues en réinterprétant les grands classiques : nous marions les gemmes en jouant avec les proportions, leurs tonalités, en y ajoutant des diamant blancs ou bruns, montés sur de l’or blanc noirci, rose ou jaune… Les perles ne se résument pas au collier classique qui se transmet de mère en fille. Elles ont une image encore un peu surannée alors qu’elles ont été de tout temps et pour les plus grandes civilisations, porteuses de mythes et de légendes leur conférant des pouvoirs magiques, des propriétés surnaturelles… Et la magie dans les perles, elle existe vraiment! Ce gemme naturel, nous pouvons souvent l’utiliser sans modification aucune… ce qui n’est pas le cas pour les pierres précieuses! «
Le résultat est tout simplement un régal pour les yeux.
Alors, si nous avons réussi à piquer votre curiosité, vous vous demandez sans doute où découvrir leurs créations ?
Plus de boutique, depuis la fermeture définitive de la dernière adresse, en 2005, mais vous pouvez trouver la liste des points de vente ci-dessous.
Baszanger organise aussi des pop up stores tout au long de l’année, en partenariat avec des galeries d’art, boutiques de mode… Une façon très tendance de partir à la rencontre d’une clientèle diverse et variée, une approche très humaine de son métier que Yaël porte haut et fort.