Virginie Hours

« The Bookshop » est le film à la touche british de cet automne même s’il a curieusement été filmé par une réalisatrice catalane, Isabel Coixet. Car on y retrouve le charme suranné de ces bourgades anglaises de bord de mer et leur ambiance gentiment feutrée mais couverte de non-dits.

Le film est inspiré d’un livre de Penelope Fitzgerald, (parfois nommé de manière erronée tellement il s’agit d’un épiphénomène dans l’histoire « l’affaire Lolita », soit plus fidèlement, «la librairie») écrit en 1978 et qui fit parti des finalistes pour l’attribution du Booker Prize la même année.

Penelope Fitzgerald est connue pour sa plume acérée et son humour noir. C’est avec délectation et sans en avoir l’air qu’elle nous dépeint dans ce livre les déboires de l’innocente Florence Green qui souhaite ouvrir une librairie.

Née en 1916 et décédée en 2000, Penelope Fitzgerald a été désignée par le Times en 2008 comme faisant partie des cinquante écrivains qui comptent depuis 1945. Elle gagne le Booker Prize pour « Off shore » en 1999. L’occasion de la (re) découvrir.

Morceaux choisis :

Après sa visite à la banque, et résignée à l’idée que toute la ville savait qu’elle en venait, Florence partit se promener.

L’ancienneté n’a rien à avoir avec l’intérêt historique, dit-il. Autrement, vous et moi serions bien plus intéressants que nous ne ne le sommes.

– Quand j’étais assistante, j’avais jamais le temps de me prélasser, dit-elle.

– Cela ne m’étonne pas. Tu es soit une enfant, soit une femme : le type même de personnes qui ignorent ce que se détendre veut dire.

Date de sortie en Suisse romande et en France : 19 décembre 2018

Date de sortie en Suisse alémanique : 17 mai 2018

The Bookshop, d’Isabel Coixet avec Emily Mortimer et Bill Nighy

Florence Green, veuve d’une quarantaine d’années, ayant travaillé auparavant pour une maison d’édition de Londres, est passionnée par les livres. Elle ne rêve que d’installer une librairie dans cette jolie petite bourgade d’Hardborough. Malgré son sourire, sa volonté de vivre heureuse et de prendre les choses comme elles viennent, elle ne se doutait pas que sa décision provoquerait des passions…

Remarquablement bien interprétée par Emily Mortimer, nous suivons pas à pas les avancées du projet de Florence, ses rencontres dans ce petit monde plein de non-dits qui trouve bien étrange l’idée de vendre des livres dans une maison nommée « the Old House » abandonnée depuis de si nombreuses années.

Pourtant, Florence s’accroche à son idée, elle qui considère « qu’un livre est comme une maison, avec des murs et un toit ». Mais il lui est bien difficile de comprendre qui sont ses alliés…