Emma Kammacher?  

Ce nom vous dit quelque chose ? 

Vous donnez votre langue au chat ? 

Alors, voici de quoi combler cette lacune !

Cette avocate célibataire, née à l’aube du vingtième siècle à Meyrin, s’est battue toute sa vie pour les droits des femmes. Sans relâche, elle plaide pour que ses congénères puissent participer à la vie politique du pays, mais aussi pour leur assurer un meilleur statut juridique et une indépendance financière.

Première victoire pour les championnes de la cause des femmes : en 1960, les genevoises obtiennent le droit de voter au niveau cantonal et communal. Aussitôt Emma s’inscrit sur les listes du parti socialiste.

Par conviction ? Sans doute, mais aussi parce que c’était la seule formation à admettre des candidatures de représentantes du sexe faible !

Un an plus tard, elle est élue au Grand Conseil de Genève.

Belle victoire, me direz-vous… Mais à ses yeux, ce n’est qu’une étape sur le chemin du plein exercice des droits civiques sur le plan fédéral.

Il faudra attendre onze longues années pour que ce rêve devienne réalité.

Au cours de sa vie de pionnière, elle a souvent prêché dans le désert.   Ses meilleures ennemies : les femmes, ses semblables.

Dans certains cantons, le modèle « KKK » (Kinder, Kûche, Kirche dans la langue de Goethe ; enfants, cuisine, église dans celle de Molière) est adopté à la majorité. Les femmes aux fourneaux, les hommes au bureau… Pourquoi remettre en question cette organisation, somme toute parfaitement équitable ?

Les traditions ont la vie dure…

Dans le canton d’Appenzell Rhodes-Intérieures, il faudra attendre 1991 pour que les appenzelloises puissent glisser leur bulletin dans l’urne !

Une victoire que ne goûtera pas Emma Kammacher disparue dix ans plus tôt…

L’Ordre Divin est un film suisse sorti en 2017 qui retrace le combat pour les femmes de ce pays pour accéder aux urnes…