Christine Meyer est une artiste peintre dont l’oeuvre joue avec l’inconscient. Chaque tableau est en quelque sorte un voyage intérieur. A l’intérieur de soi mais également à l’intérieur de ce que le monde actuel rend invisible.

C’est une invitation à découvrir ce qui se cache derrière l’intention. Ses toiles sont autant de miroirs renvoyant des images fortes. Ici la matière parait brute, comme l’est notre terre, et les éclats de lumière la rendent cosmique.

Sa force créatrice est de nous faire éprouver un sentiment d’intimité dans l’immensité.

« Gallery » du jeudi 23 au vendredi 31 mars

5 rue Etienne Dumont

1204 Genève

Vernissage jeudi 23 mars à partir de 18h30 – Horaires : de 10h30 à 19h30 tous les jours

Trois questions à Christine Meyer:

bythelake : Vous revenez avec de nouvelles toiles, sur quels chemins de la création vous êtes-vous aventurée depuis votre dernière exposition genevoise en 2015?

 J’ai eu envie de transformer ma peinture en allant vers d’autres matériaux,  j’ai donc fait des peintures sur tôle et sur verre. Ces nouveaux matériaux permettent de jouer avec le contraste, par exemple redonner vie à une vieille tôle en cuivre rouillé… Je travaille cette tôle avec des produits chimiques comme de l’ammoniac  passé à l’éponge, puis j’utilise une résine mélangée avec de la peinture que je coule sur cette plaque vieillie. Ces pièces conservent l’esprit et l’ambiance de mes toiles, mais le métal et le verre donnent un aspect complètement différent. 

Btl: La matière fait partie intégrante de vos peintures, que trouve-t-on dans votre atelier?

Je suis très attachée à la matière, à la pierre, au bois, au métal, j’ai toujours besoin de toucher, d’ailleurs mes peintures sur toiles,  je les travaille à la main! Dans mon atelier, à côté des tubes de peinture, il y a du sable de toutes les tailles et des résines… Des matériaux impossibles à travailler avec le pinceau, alors tous mes tableaux en toile ou en lin ont été massés.  

Sur le métal ou le verre, c’était différent, ces matériaux n’absorbent rien donc les matières coulent et se mélangent, et en se mélangeant elles créent des formes. Je mets la tôle à plat ou perpendiculaire,  je l’incline selon le cheminement que les matières empruntent. C’est  elles qui créent les formes et finalement le tableau.  J’ai l’impression d’être moins seule, dans le sens où les choses prennent vie en dehors de moi.  Je ne sais jamais ce qu’il va se passer… Je commence une toile avec une idée pré-déterminée mais dès que mon fond est fait, je suis portée, ce n’est plus moi qui décide…  Me voilà partie sur du noir, et le tableau se termine en rouge pétard sans que je comprenne pourquoi…. C’est l’inconscient qui se projette!

Btl: Votre peinture est non-figurative, et pourtant, il y a une dimension cosmique qui habite presque chacune de vos toiles. C’est une direction choisie ?

Je ne construis pas, je lâche, et mes tableaux sont de plus en plus cosmiques… C’est la confrontation du monde visible et invisible que j’essaye de mêler, et qui selon moi ne sont séparés que d’un fil.  C’est ce que je ressens quand je crée, sans réelle direction et sans projection. Il n’y a pas de plan ni de direction, ni de timing… Je peux commencer un tableau le jeudi, peindre nuit et jour, me relever à quatre heures du matin en me disant « mais non, ce n’est pas comme cela qui faut le faire, alors j’y retourne »… Le tableau peut être terminé en 10 jours, et d’autres en deux, trois ou quatre mois…