Notre mémoire d'écolier réveillée par Caran d'Ache et Mizensir

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Lorsque l’on pousse la porte de la boutique Mizensir rue Verdaine, tic-tac, la machine à songes se met en marche. C’est un grand « nez » du monde du parfum, Alberto Morillas, qui développe chaque voyage que vous propose les bougies, Cologne et parfums d’intérieur. Ces voyages portent des noms et racontent des souvenirs : chalet des montagnes, nuit de bohème, forêt de rose, feu de cheminée… des ambiances que l’on joue à deviner en fermant les yeux.

Ouvrir grand les portes de nos univers intimes et nos souvenirs, c’est aussi le pouvoir magique d’une autre maison installée dans le canton depuis 1915 : la maison arc-en-ciel, celle des crayons de notre enfance, Caran d’Ache. Eric Vitus est justement Monsieur couleurs chez Caran d’Ache, tout aussi passionné qu’Alberto Morillas, si vous l’entendez raconter la fabrication d’un crayon, c’est un périple merveilleux des mines du Zimbabwé « où on choisi le graphite le plus pur comme on sélectionne un grand cru de café… » jusqu’à la fabrique de Thonex où les bois de cèdre sont découpés pour former ce bâtonnet hexagonal que vous allez ensuite tenir entre vos doigts pour dessiner ou écrire.

Comme deux écoliers genevois que l’on imagine discuter sur le chemin de l’école, Eric Vitus et Alberto Morillas nous racontent leur création commune : quatre crayons et une bougie, parfumés avec l’ambiance des salles de classes et de la rentrée.

Pour cette collection baptisée « Mémoire d’Ecolier », chaque maison a réveillé ses souvenirs. « C’était en une période de l’année difficile pour moi qui n’aimais pas trop l’école, confie Alberto Morillas, mais les crayons et leur parfum de cèdre me tenaient compagnie et me rassuraient ». Le parfumeur a travaillé des notes de cèdre émanant de sa trousse d’enfant et de sucre brûlé « la madeleine de Proust, la touche régressive de cette frangance« . Pour porter cette odeur singulière, Caran d’Ache a imaginé un crayon de graphite en bois d’Ayou et de Tilleul, travaillé en lamelles et laissé brut, « pour rester au plus proche de la nature« . Un gage d’essentiel pour ces instants furtifs qui ont tellement marqué nos mémoires. Ce mariage multi-sensoriel est réussi et la magie opère, telle une légende d’automne, en nous transportant au passé simple dans notre intimité.