Sonia Jebsen – décembre 2024

Depuis 50 ans, Myriam Bongard-Stadler a jeté son dévolu sur Verbier, station valaisanne à la réputation internationale. Cet écrin montagnard fait le lien entre deux de ses  passions : le sport et l’art, qu’elle partage avec sa famille et ses amis. Situé dans le centre du village alpin, son espace offre une très belle visibilité aux artistes qu’elle soutient depuis des années, mais aussi à de la nouveauté.

Verbier, station culturelle

Depuis 2011, elle n’a de cesse d’investir des espaces dans divers lieux du village :  l’Hôtel Rosalp ou des boutiques d’équipements sportifs tels que Fellay Sports et cette année, Oreiller Sports/Burton, « La station a une dimension culturelle avec le Festival de musique classique créé en 1994 et le Verbier Art Summit, un Think Tank réunissant divers spécialistes depuis 2013. Cependant, les arts plastiques ne sont pas suffisamment représentés ». Gageons qu’avec ses 480m2 au 3 rue de Médran, le « pop up space » ne passera pas inaperçu !

Chaque hiver, la station  fait le plein en matière de sportifs des quatre coins du monde et elle est devenue au fil du temps un lieu de résidences. Ils constituent un potentiel avéré d’amateurs d’art pour la galeriste.

Passion et omniprésence 

La collaboration avec les artistes professionnels a pris une dimension amicale au fil des années. « Mes choix partent toujours d’une émotion face à des oeuvres originales authentiques créées avec sincérité. Je m’intéresse à tous les supports mais j’ai des critères, » commente t’elle.

Myriam Bongard met du coeur à l’ouvrage en gérant seule la galerie durant quatre mois. L’ouverture de la saison a débuté avec « Légèreté », des oeuvres toutes en finesse avec le travail de Fanny Gagliardini ou Ana D & Noora K,  suivi d’une deuxième exposition du 10 mars au 30 avril. Chaque samedi, une rencontre avec les artistes  a lieu de 16h à 19h.

Curieuse de nature, autodidacte par choix, Sonia partage  sa passion pour l’art et les artistes situés en Suisse et en France voisine. Vous la rencontrerez sans doute déambulant dans des galeries, des musées, des espaces d’exposition ou des ateliers d’artistes, appareil de photo en main. Son but : diffuser les informations  par l’écriture, l’image et créer du lien entre les différents acteurs du monde de l’art de la région lémanique. 

L’année 2025 voit l’arrivée de l’artiste chinoise de renommée internationale Lui Mingjun et le photographe genevois Olivier Micheli. Remarqué par la galeriste pour son travail fascinant et personnel sur l’emblématique Lac Baïkal, il a l’honneur d’une salle entière. Pleins feux sur un artiste discret dont les vues aériennes ne laissent personne de glace.

artbongard gallery 

Myriam Bongard-Stadler

3, route de Médran

1939 Verbier

La photographie, une addiction salvatrice

Depuis l’âge de 7 ans (l’âge de raison ?), Olivier Micheli alias « suricate.art » n’a eu de cesse de pratiquer la photographie et ce malgré les obstacles récurrents dans son parcours. Diplômé du Centre d’enseignement de la photographie professionnelle au début des années 90, le suisse mû par sa soif de découverte côtoie les plus grands noms de l’image en tant que stagiaire à l’Agence Magnum entre Paris et New-York.

Malgré ses efforts, ses rêves de grand reporter photographe ne verront jamais le jour. Olivier Micheli se forme aux nouvelles technologies et lance sa start-up internet. Heureusement sa passion l’emporte régulièrement vers des terres de l’Europe du Nord et l’Antarctique dont la  beauté sauvage se trouve en péril.

Cliquer ici pour ajouter votre propre texte

Le Lac Baïkal, un voyage initiatique par la photographie

C’est souvent dans le défi, que l’être humain obtient des bribes de réponse à son existence terrestre. Il faut pour cela accepter la solitude, l’éloignement, le silence, le face à face avec soi-même et la nature la plus brute. Le Lac Baïkal est depuis plusieurs années le terrain de jeu favori d’Olivier Micheli, tombé en amour pour le désert de glace cumulant les superlatifs : 1700m de profondeur, vieux de 25 millions d’années, d’une superficie de 31’722 km2, il contient les eaux les plus pures du monde.

L’homme photographe évolue à des températures de -30C parcourant cet immense miroir de cristal où les illusions d’optiques se multiplient et troublent notre perception visuelle. Le silence est roi ponctué ici et là des mouvements de la glace en plusieurs épaisseurs.

La série Magie glaciale

Pour rendre hommage à la magie de cette région sacrée, Olivier Micheli a réalisé des images hors du commun en élevant sa perspective. Equipé de drones, il a sillonné l’immensité gelée afin d’en extraire des tableaux abstraits aux couleurs froides. Dame Nature en artiste autodidacte dessine des craquelures, des réseaux sanguins glacés, des oeuvres de dentelle finement ciselée, des cartes géographiques déboussolantes. Le regard envoûté de l’artiste nous rapporte les illusions d’optique engendrées par les jeux de transparence des eaux figées.

Haut lieu de pélerinage pour les orthodoxes, les bouddhistes et les chamanes, la Perle de la Sibérie ne cesse d’attirer aventuriers, écrivains et touristes en recherche de sensations fortes ou en quête spirituelle. Tel le suricate toujours aux aguets, Olivier Micheli, observe et capture la beauté du monde au grand ravissement de nos yeux trop souvent soumis à la violence et la brutalité des images. Ses photographies sont une invitation au voyage sans quitter le sol, un bol d’air pur plus que jamais essentiel.