Virginie Hours

Avez-vous jamais entendu parler du « speed climbing » ? Pour un grimpeur, il s’agit d’effectuer une voie d’escalade le plus rapidement possible.

Le bernois Ueli Steck s’en était fait une spécialité en cherchant à aller toujours plus haut et plus vite… Il était surnommé « l’homme le plus rapide des pentes raides ». Ou la « machine suisse ». Pour lui, la vitesse était un gage de sécurité, notamment en Himalaya.

Virginie Hours

« La vie est une aventure à vivre tous les jours » pourrait être la devise de non-stop Virginie. Elle aime tout ce qui bouge, mais sait aussi très bien se poser devant un bon film ou un bon bouquin…

Né en 1976 à Langnau in Emmental, ce charpentier de formation découvre la montagne à 12 ans avec un ami de son père. Il ne s’arrête plus.

Sa notoriété commence surtout en 2008 lorsqu’il réalise plusieurs performances chronométriques sur certaines faces mythiques : l’Eiger en 2h47, la voie Bonatti au Cervin en 25h, la voie Colton Mc Inthyre aux Grandes Jorasses en 2h21. Et en janvier 2009, la face nord du Cervin en 1h56. «Je suis une personne qui manque beaucoup de confiance en soi. Mais en montagne, c’est différent. Grimper, ça je sais faire. Et le solo, j’adore ça» dit-il.

A partir de 2011, il s’intéresse à l’Himalaya et réalise notamment l’ascension de la face sud du Shisha Pangma (8 013 m) en un temps record de 10 h 30. Et en 2013, il gravit la face sud de l’Annapurna en 28 heures. Cet ascension marque un tournant dans sa vie personnelle. Son style fait polémique car il interpelle. La montagne ne mérite-t-elle pas plus que ces ascensions trop rapides et médiatisés ? Certains remettent également en doute la véracité de ses exploits en Himalaya puisqu’il n’en rapporte aucune preuve, dont aucune photographie. D’ailleurs après avoir réussi la face sud de l’Annapurna en solitaire, il prend conscience de ses limites et fait une dépression. « Si je revis ça, c’est peut-être la mort. Je vais reprendre une vie d’alpiniste plus normale. Pour moi, le solo à 8.000 comme ça… c’est peut-être le moment de dire stop » déclare-t-il peu après.

Mais il se remet et en 2015 parcourt par ses seuls moyens tous les 4000m des Alpes en 62 petites journées. Et il repense à l’Himalaya…

Présenté comme un homme humble, mesuré et touchant, il n’est pas une tête brûlée mais se prépare mentalement et physiquement comme un sportif de compétition.

Celui qui est récompensé du piolet d’or en 2009 et 2014, décède en 2017 sur les pentes du Nuptse pendant une ascension d’acclimatation alors qu’il prépare la traversée Everest – Lhotse sans oxygène. Il est incinéré dans un monastère bouddhiste au Népal.

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Pour en savoir plus…

Pour mieux comprendre l’esprit du « speed climbing » et la personnalité d’Ueli Steck, il est nécessaire de lire son livre intitulé « Speed ».

Ecrit en 2010 et traduit en français en 2014, ce récit est salué par les critiques et primé la même année au salon du livre de la montagne d’Arolla. Il y revient sur les ascensions notamment de l’Eiger et du Cervin qu’il a effectuées en un temps record et explique sa conception de la vitesse en montagne. Il développe  sa démarche et pourquoi selon lui, « c’est toujours important d’aller vite, c’est la sécurité ».

« Speed » d’Ueli Steck, Edition Guérin

Yodel, La mélodie du bonheur, film, Virginie Hours
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