Il y en a des grosses sans complexe, des petites plus discrètes, des sérieuses, des rigolotes, des sportives et des « prêtes à sortir ». Toutes sont rondes, colorées et… éphémères.
Ce sont les « Swatch » qui égrènent joyeusement heures et minutes sur notre planète. Elles sont jeunes – à peine trente cinq printemps! – séduisantes, et leur histoire commence un peu comme un conte…
Dans les années 80, le coucou, fleuron de l’horlogerie suisse, reste sans voix. Pourquoi chanter? Plus personne ne s’intéresse à l’infortune volatile, ni aux montres, symboles de sérieux, de savoir- faire et de pérennité. Vive les produits venus d’Asie! Ils sont bon marché et dans l’air du temps. C’est dans ce contexte que des idées incroyables jaillissent de cerveaux… suisses!
Des ingénieurs de Neuchâtel fabriquent une montre remarquable par la minceur de son boîtier. Avec un mécanisme simplifié, la réalisation est plus rapide et moins coûteuse. Trois ans plus tard, Nicolas Hayek, sosie de Géo Trouvetou, invente le mariage entre cette nouvelle technologie et un matériau snobé jusque-là par les artisans: le plastique.
Le résultat donne une montre abordable mais garantie « swiss made« .
Trop peu chère pour être réparée, on la remplace. Ce n’est plus un bijou mais un accessoire qu’on remarque. Parfois né du talent d’un artiste, il varie, au gré des humeurs ou des saisons. Pour les modèles » haut-de-gamme » on troque le plastique pour l’acier, et on les édité en série limitée. Les ventes s’envolent, mais pas le prix!
La drôle de montre de Nicolas Hayek n’est peut-être pas un article précieux, transmis solennellement de génération en génération, mais c’est un bel objet qui apporte à celui qui le porte une touche originale de couleur et de légèreté.