10 septembre 1898.
Une vieille dame frêle, vêtue de noir, sort de l’hôtel Beau Rivage à Genève. Accompagnée d’une amie, elle contemple le lac étincelant de lumière et se dirige vers l’embarcadère. Un homme s’approche, la frôle. La vieille dame trébuche, se ressaisit, s’accroche au bras de sa compagne et, une fois à bord, perd connaissance. On la ramène à l’hôtel mais il est trop tard: Elisabeth, impératrice d’Autriche meurt à 61 ans, poignardée en plein coeur par un italien qui ne lui vouait aucune animosité particulière. Il souhaitait simplement faire parler de lui… Et son objectif fut atteint!
Ceux qui entourent le linceul d’Elisabeth, cherchent en vain les traits de la radieuse jeune fille qui, plus de quarante ans auparavant, avait ensorcelé son cousin, l’Empereur François-Joseph. Les drames et les deuils qui ont rythmé l’existence de ce couple tragique ont effacé tous les souvenirs heureux, ont marqué leurs traits et meurtri leur âme.
Cent ans plus tard, Genève rend hommage à cette figure de légende. Sur le quai du Mont-Blanc, au bord du lac, se dresse la statue élégante et longiligne, qui restera pour tous « Sissi ». Pour que sa peau de bronze conserve son grain unique, elle est une fois par an, nettoyée, frottée, badigeonnée, massée à l’huile d’oeillet. Un must pour celle qui se désespérait de voir le temps filer et sa beauté, lentement disparaître!
Dominique de Margerie