Non, je ne troque pas ma modeste plume de gratte-papier pour celle plus flamboyante d’un ornithologue distingué!
Et ce ne sont pas les cousines rieuses des goélands qui seront aujourd’hui, les héroïnes de cet entrefilet, mais leurs homonymes, ces bateaux jaunes qui, chargés de passagers, passent d’une rive à l’autre sur le lac de Genève.
La « Société des Mouettes Genevoises Navigation » est une centenaire en pleine forme! Ses six embarcations en bois, en acier ou encore à propulsion électro-solaire desservent quatre lignes aux noms utilitaires: M1, M2 et ainsi de suite…
Dommage! Les initiateurs de ce transport en commun n’ont pas jugé bon de se livrer à un exercice de style plus original. Les usagers auraient été certainement plus heureux d’embarquer sur « L’Arche de Noé » ou « Le bateau ivre »!
Mais alors pourquoi les « mouettes »? Mystère non encore élucidé…
D’aucuns voient les coques comme un corps d’oiseau. Ainsi le navire serait plus stable et plus rapide (deux avantages non négligeables pour les passagers) et consommerait un minimum de carburant (un bon point pour la protection de l’environnement).
Jolie explication que rien ne confirme!
D’autres rappellent qu’au temps des premiers bateaux à moteur, on comptait sur le lac, quasiment autant de caboteurs que de compagnies. Celles-ci, sans beaucoup d’imagination , baptisaient leurs biens en regardant le ciel ou l’eau… Il y avait la bécassine, le goëland, le cygnet et beaucoup d’autres… La mouette a t-elle eu suffisament d’estomac pour avaler tous ses concurrrents?
Là encore, pas de preuves…
Mais là n’est pas l’essentiel. Ce qui est importe c’est de pouvoir sillonner cette nappe d’eau à l’humeur changeante comme on prend le tram, de contempler les vues uniques qu’offrent la traversée, et de chanter comme Sarcloret, l’artiste genevois.