« Un jour viendra où les boulets et les bombes seront remplacés par les votes… » (Victor-Hugo, 1849)

En Suisse, c’est en 1848 que le suffrage universel fut instauré, pour tous ou…presque tous! A cette époque, sont exclus (entre autres!) les économiquement faibles, les personnes en délicatesse avec la justice, les commerçants qui ont fermé boutique pour cause de faillite, les globe-trotters ou vagabonds, les mercenaires et bien entendu les femmes! Ces dernières patienteront 133 ans exactement avant de pouvoir glisser un bulletin dans l’urne.

En 1855 on décide d’édifier un bâtiment électoral sur la plaine de Plainpalais. Ce sera l’unique local de vote de tout le canton!

Si les bombes et les boulets sont, en principe interdits de séjour, il semble que les échanges animés entre les citoyens s’accompagnent fréquemment d’une gestuelle énergique et convaincante d’où le surnom donné à ce vaste immeuble : la boîte à gifles.

Cet édifice a aussi servi de cadre à un hôpital de fortune et dans un domaine plus futile, il fut tour à tour, transformé en salle de bal ou de banquet et même en arène de cirque !

Son état s’est dégradé au fil des ans et sa reconstruction fut décidée au début de la Grande Guerre.

1964 sonne le glas de la «boîte à gifles» ravagée par un incendie. Un trait définitif est tiré. Le bâtiment fait désormais partie de l’histoire de la cité.

Aujourd’hui, à sa place, il y a une annexe de l’Université de Genève.

Prochain rendez-vous la lettre…

Dominique de Margerie

Yodel, La mélodie du bonheur, film, Virginie Hours
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