Virginie Hours – février 2021

C’est bientôt la Saint Valentin ! Bythelake propose quatre occasions de vibrer derrière notre écran : le film « Paterson » sublime la banalité du quotidien, « Portrait d’une jeune fille en feu » conte la passion au XVIIIème siècle, la comédie « The lunchbox » nous fait rire des échanges amoureux et « Cold War » nous transporte dans un monde où les coeurs luttent pour être heureux.

Tous ces films sont visibles sur Filmingo.ch.

Bonne fête à toutes et tous !

« Paterson » de Jim Jarmush

Avec Adam Driver et Golshifteh Farahani

« Paterson », le bonheur au quotidien (2016)

Une vie sans aspérités visibles peut-elle rendre heureux ?

La caméra de Jim Jarmush suit pendant 7 jours le quotidien a priori banal de Paterson (Adam Driver), un chauffeur de bus, et de sa femme Laura (Golshifteh Farahani) qui vivent dans la petite ville de Paterson (New Jersey) . Ils mènent une vie réglée et paisible avec leur chien. Mais lui écrit des poèmes dans un petit carnet tandis qu’elle s’enthousiasme pour le noir et blanc.

« L’idée était de faire un film sans drame, sans action, un antidote à tous ces films de violence dans lesquels tout le monde est en conflit » confiait le réalisateur Jim Jarmush au journal Le Temps lors de sa sortie. Si certains pourront trouver le film lent et vide, il m’apparaît rempli de poésie et de rituels attachants. Porté par de magnifiques acteurs (Adam Driver et Golshifteh Farahani vue dans « Un divan à Tunis »), c’est un film qui magnifie le quotidien et confirme que le bonheur peut se goûter à deux tous les jours dans les petits gestes et les objets familiers.

« Portrait de la jeune fille en feu », de Céline Sciamma

Avec Noémie Merlant et Adèle Haenel

« Portrait de la jeune fille en feu », ou la passion au XVIIIème siècle (2019)

Au XVIIIème siècle, une jeune peintre Marianne (Noémie Merlant) est engagée pour réaliser le portrait d’une jeune aristocrate, Héloïse (Adèle Haenel), promise à un riche mariage. Mais celle-ci rejette ce choix et le manifeste en refusant de se laisser peindre. Marianne doit gagner sa confiance pour remplir son engagement. Peu à peu, une relation forte se tisse entre les deux jeunes femmes.

« Portrait de la jeune fille en feu » est comparable à de la porcelaine de Sèvres. Le film est délicat, très bien porté par Noémie Merlant et Adèle Haenel. Au delà du récit d’un bel amour saphique, il pose un regard moderne sur la condition des femmes et la solidarité qui existe entre elles. Très classique dans la forme (ce qui peut lasser), l’histoire est magnifiée par les décors très épurés et les paysages sauvages de la presqu’île de Quiberon.

« The lunch box » de Ritesh Batra

Avec Irrfan Khan et Nimrat Kaur

« The lunch box », l’amour dans un panier-repas (2013)

Chaque jour à Bombay, les dabbawallahs livrent aux employés de bureau sur leur lieu de travail la lunch box qui a été préparée à la maison. Lla Singh (Nimrat Kaur) espère reconquérir son mari en lui mitonnant de bons petits plats. Mais sa lunch box est livrée à Saajan (Irrfan Khan), un veuf proche de la retraite. Néanmoins, Lla continue de lui préparer ce repas et va entamer avec lui une relation épistolaire.

Voici un parfait « feel good movie », plein de sentiments et d’humour. Loin des clichés bollywoodien, le réalisateur Ritesh Batra, dont c’est le premier film, nous transporte dans la classe moyenne indienne et avec intelligence, pose la question de la cohabitation entre chrétien, hindou et musulman ainsi que de la place de la femme dans la société. Ses acteurs, des premiers aux second rôles, sont attachants et les scènes sur le lieu de travail particulièrement savoureuses.

« Cold war » de Pawel Pawlikowski

Avec Joanna Kulig et Tomasz Kot

« Cold war », un cœur en noir et blanc (2018)

En 1947, le musicien Wiktor (Tomasz Kot) s’attache à enregistrer des chants traditionnels dans la campagne polonaise afin de créer une compagnie de danseurs et de chanteurs. Lors des auditions, il rencontre Zula (Johanna Kulig) et séduit par son fort tempérament, l’engage. Rapidement, ils deviennent amants mais en 1949 Wiktor envisage de partir pour la France.

Inspiré librement de l’histoire des parents du réalisateur Pawel Pawlikowski, le film nous fait déambuler de la Pologne de 1947 aux caves de Saint-Germain-des-Près en passant par le Berlin d’avant le mur. L’ambiance en noir et blanc transforme l’histoire en un conte irréel et justifie le prix de la mise en scène obtenu à Cannes en 2018. Quant à la musique, elle est omniprésente et nous accompagne tout au long de cette histoire mélancolique et belle.

@Crédit photo Antoine Tardy
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