« A Beautiful day in the neighborhood » (un ami extraordinaire)

Qui d’entre nous connaît Fred Rogers ? Ce natif de Pennsylvanie a animé une émission télévisée pour enfants intitulée « Mister Roger’s neighborhood » de 1964 à 2001. Ce programme d’une demi-heure a marqué toute une génération de petits américains. Car le souci de Fred Rogers était d’utiliser la télévision non seulement comme un moyen d’éduquer les enfants mais aussi de faire passer des messages positifs . Vêtu d’un simple cardigan et d’une paire de sneakers, il débutait son émission en chantant, « won’t you be my neighbor ? » Puis, il traitait le sujet du jour, n’hésitant pas à aborder des thèmes difficiles comme le divorce, le racisme, le handicap ou l’assassinat de Martin Luther King… Avec sa voix douce et ses yeux bienveillants, il s’attachait à ce que, à travers l’écran, les jeunes spectateurs se sentent bien dans leur peau et puissent gérer leur peur.

Mais sous son aspect gentillet, cet homme était-il vraiment celui qu’il paraissait être?

C’est ce que souhaite savoir Lloyd Vogel (Matthew Rhys, vu dans la série « the americans ») un jeune journaliste cynique et avide de sensationnel qui doit écrire un article sur cet animateur « gnangan »…

Inspiré directement de la rencontre entre Fred Rogers et le journaliste Tom Junod et de l’article que celui-ci publia ensuite dans le journal Esquire, le biopic « A Beautiful day in the neighborhood » de Marielle Heller est touchant. En effet et très habilement, la réalisatrice entremêle les deux histoires, celle de Lloyd Vogel et de Fred Rogers. Car ce film s’attache autant à nous faire découvrir la personnalité de Fred Rogers (interprété par un Tom Hanks toujours impeccable et qui fut nominé pour l’oscar du meilleur second rôle) qu’à nous faire sentir le pouvoir des mots et la force de l’empathie. Même si nous assistons à un face-à-face prévisible et à une rédemption attendue, le film est plein de sincérité et de délicatesse, notamment parce qu’il se centre plus sur l’évolution intérieure que vit Lloyd Vogel au contact du « vrai » Fred Rogers.

Certains pourront critiquer un sentimentalisme trop accentué, mais par les temps qui courent un tel film fait du bien. A travers la figure bienfaisante de Fred Rogers, il nous donne à croire en la bonté de chacun…