Pascale Rousseau – Février 2020
Quelle bonne nouvelle j’ai eue lorsque j’ai reçu une date pour une visite privée du Grand Théâtre de Genève! Le grand, le plus beau théâtre de Genève, rien que pour moi! Vous pensez bien que je n’allais pas rater ça.
Car le Grand Théâtre de Genève, le GTG, est un lieu emblématique de la ville, idéalement situé sur la Place de Neuve et face au Parc des Bastions. Entièrement rénové depuis peu, c’était le moment idéal pour le découvrir.
Alors suivez le guide !
J’ai été plongée dans l’ambiance dès mon arrivée puisque c’est par l’entrée des artistes qu’a débutée ma visite.
J’ai aussitôt été immergée dans les “backstages” avec les dessous du plateau, les salles de répétition, les bureaux administratifs… et j’ai appris aussi la façon dont une production se prépare et se concrétise grâce aux professionnels qui restent dans l’ombre. D’ailleurs, savez-vous qu’il n’y a pas moins de 350 personnes qui travaillent pour l’Opéra à ce jour sur 3 sites différents ?
En premier lieu, il y a l’atelier Sainte Clotilde où tous les savoir-faire se côtoient, de la menuiserie à la serrurerie en passant par toutes les corporations de costumes. En second lieu, l’atelier peinture et décor se trouvent à Meyrin. Puis, toute l’administration, les RH, la communication, les répétitions et les spectacles se passent Place de neuve. Ma guide s’est empressée de me dire que tout le monde travaillait en totale synergie.
Tout au long de la visite, j’ai eu la chance de passer dans les différents foyers et salons en appréciant le résultat de la dernière rénovation qui a été un immense travail de restauration du patrimoine.
Coup de coeur pour l’amphithéâtre (l’Alto) et sa célèbre voûte céleste, la fameuse “voie lactée” de Jacek Stryjenski équipée de 1200 lampes leds permettant une illumination giratoire de galaxie. Cette salle est couverte de bois de palissandre qui permet une meilleure acoustique et son plafond est orné d’or, d’argent et de verre de Murano. Cette salle accueille 1500 spectateurs dont 600 dans l’amphithéâtre.
Autre coup de coeur, le formidable bar de 27 mètres de long en sous-sol orné de lamelles de bois de palissandre, utilisé à des fins esthétiques et phoniques, qui rappelle les portes de l’atrium et le plafond à diodes à l’identique de “la voie lactée” de l’Alto.
UN PEU D’HISTOIRE
C’est en 1862 que l’on commence à parler de l’idée de construire un grand théâtre dédié aux ballets et à l’opéra mais faute de moyen il faudra attendre l’héritage du duc de Brunswick et le don d’un terrain de 3000 m2 par l’Etat de Genève en 1873.
C’est six ans après, le 4 octobre 1879, que l’on pourra assister à la première représentation du Grand Théâtre : Guillaume Tell de Rossini. Depuis ce jour, ce théâtre de 1 500 places n’a cessé d’accueillir les plus grands noms de la scène et il deviendra la plus grande structure de ce type en Suisse romande.
COUP DE THEATRE
Le 1er mai 1951, lors d’une répétition de la Walkyrie, un problème d’effet pyrotechnique survient et un gigantesque incendie se produit. Seuls la façade, le foyer et la bibliothèque sont récupérables.
L’artiste suisse d’origine polonaise Jacek Stryjenski remporte le concours pour travailler sur la décoration de la salle du théâtre et deux architectes, l’un genevois, l’autre milanais seront mandatés pour réaliser le nouveau Grand Théâtre. Les travaux commenceront en 1957 et le 12 décembre 1962, le Grand Théâtre de Genève rouvre avec l’opéra de Verdi “Don Carlos”.
UNE RENOVATION TANT ATTENDUE
La rénovation qui a commencé en 2016 avait trois objectifs : une restauration patrimoniale, une rénovation technique (sécurité) et une réorganisation des espaces (au sous-sol).
Cette rénovation de grande ampleur a redonné au théâtre toute sa splendeur d’antan. Les artisans d’arts ont été nombreux à travailler sur ce projet et c’est avec grand plaisir que l’on apprécie le résultat .
En 1957, lors de la reconstruction du théâtre après l’incendie, les sols avaient été recouverts de moquette, les murs de peinture, de plâtre, et de faux plafonds.
La rénovation a permis de découvrir les moulures d’origine, les escaliers ont retrouvé leurs teintes vertes, bordeaux et dorées et après s’être débarrassé de la moquette, les parquets ont été refaits a neuf.
Résultat : Après trois années de rénovation, le théâtre est à l’identique de 1879 !
Pour ma part, je vous encourage à participer aux visites guidées du GTG. Vous apprendrez toute l’histoire de ce théâtre, ses légendes et ses anecdotes !
Prochaines visites :
2 mars, 6 avril et 11 mai.
Bonne visite.